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3 QUESTIONS À ...

- Claire Marin

POURQUOI AVOIR CHOISI D’ÉCRIRE, AVEC RUPTURE(S), SUR CE SUJET NI LÉGER NI FACILE ?

Disons qu’il s’est imposé avec une certaine violence à différents moments de ma vie, comme cela arrive à beaucoup d’entre nous. Et puis, ce qui est léger et facile se vit sans trop d’interrogat­ions, alors que la souffrance, quelle qu’en soit la source, nous questionne. Écrire est aussi l’une des manières de redevenir actif quand on subit des événements qui nous dépossèden­t. C’est souvent le cas lors des ruptures, où l’on « perd » quelqu’un ou une part de soi.

VOUS DITES QU’IL Y A, DANS TOUTE RUPTURE, « L’ESPOIR DE SE TROUVER ET LE RISQUE DE SE PERDRE » . DE QUELLE MANIÈRE CELA FAIT-IL ÉCHO À NOTRE EXPÉRIENCE DIRECTE ?

Lorsque l’on décide de rompre avec sa famille, son milieu, sa femme ou son pays, on a souvent l’espoir que, par cette rupture, on pourra se libérer d’un passé ou d’une identité dans laquelle on se sent piégé, d’une existence où tout nous semble sonner faux, où rien ne correspond à la vie que nous désirons. Mais c’est aussi prendre le risque de ne jamais trouver ce lieu idéalisé au bout de notre ligne de fuite. Toutes les ruptures ne réalisent pas nécessaire­ment leur promesse d’une nouvelle vie plus heureuse.

VOUS INSISTEZ SUR LA PROFONDE MUTATION DU CORPS LORS DE TOUTE DÉCHIRURE, EN QUOI JOUE-T-IL UN RÔLE CENTRAL ?

Il est la caisse de résonance du choc de la rupture. Il y a une expérience corporelle de cet événement, dont on ressent physiqueme­nt la puissance métamorphi­que.

Propos recueillis par A.G.

n Rupture(s) par Claire Marin (L’Observatoi­re)

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