« Chaque lecture offre un nouveau regard »
Salué par le prix du scénario de la section Orizzonti à la Mostra de Venise, le beau Revenir, de Jessica Palud, n’est autre que l’adaptation de L’Amour sans le faire, cosignée par l’auteur de Chien-loup. L’écrivain (national), bien connu des lecteurs de Lire, nous parle de cette aventure. Lors de l’écriture de L’Amour sans le faire, pensiez-vous déjà à une éventuelle adaptation ?
• Serge Joncour. Dans le roman, le personnage principal est cameraman, il filme tout. J’ai écrit le roman pour montrer ce qu’il voyait.
De quelle manière avez-vous participé au projet du long-métrage ?
• S.J. J’ai écrit la première version avec la réalisatrice. Puis d’autres versions [cosignées par Diastème et Philippe Lioret] ont emmené le film très loin, avant de revenir à une simplicité originelle, une histoire de retour à la terre ferme.
Quelles sont les principales différences entre votre roman et le film ?
• S. J. Le récit se situait initialement dans le Lot ; le film, lui, se déroule en Provence. Dans le roman, c’est Franck qui est en convalescence, alors que dans l’adaptation, c’est la mère qui est malade. Mais le pilier essentiel de cette histoire reste qu’un enfant de 6 ans, avec toute sa fraîcheur et son innocence, va remettre en ordre de marche tous ces adultes déboussolés.
Le film de Jessica Palud vous a-t-il appris des choses sur votre livre ?
• S.J. Oui, car chaque lecture offre un nouveau regard au roman, en retenant une émotion plus qu’une autre, en interprétant un personnage quitte à le dénaturer un peu, ou en lui prêtant des arrière-pensées, en voyant telle chose mais pas telle autre. Toute lecture est une adaptation, et une adaptation est avant tout une lecture.
Enfin, quels sont vos autres projets cinématographiques en cours ? Et vous retrouvera-t-on pour la rentrée littéraire avec un nouveau roman ?
• S.J. Il y a une adaptation en cours de Repose- toi sur moi. Et une autre de L’Écrivain national qui, elle, piétine. Quant au roman, j’y travaille…
Revenir de Jessica Palud avec Niels Schneider, Adèle Exarchopoulos… (En salles le 29 janvier, voir aussi p. 20)