3 RAISONS DE... DÉCOUVRIR

Jessica Andrews

1

Avec Dans son sillage, la primoromancière de 27 ans met en scène une jeune fille issue de la classe ouvrière du nord de l’Angleterre, qui intègre le King’s College. Elle se croit arrivée, mais déchante vite et retourne enterrer son grand-père en Irlande. De loin, on aurait pu craindre une version féminine d’Édouard Louis. Si ce n’est qu’à la sociologie de bazar qui encombre aujourd’hui tant de livres Jessica Andrews préfère la poésie. Bonjour finesse ?

2

Bien que cette jeune auteure ait exactement la même frange que la chanteuse de variété Angèle, elle nous rappelle des filles moins rangées, celles qu’on croisait jadis dans des concerts à Londres – robe à pois, bonne descente et sens de la repartie. Fan des Libertines, elle a été visiblement marquée, adolescente, par le retour du rock des années 2000, et cela se sent. Ce qui a sans doute contribué à son élégance et à son esprit critique – elle est très drôle quand elle se moque, par exemple, des pseudo-intellos du King’s College.

3

Il y a un côté Virginia Woolf qui émane d’elle. À la page 335 de son roman, on tombe enfin sur le nom qu’on attendait depuis le début du livre : « Je découvris Woolf, Plath et Sontag. Je commençais à me sentir un peu plus à ma place. » Le flux de conscience de Mrs Dalloway a influencé mademoiselle Andrews. Que les sceptiques ne prennent pas peur : elle est quand même moins cérébrale. Son roman d’initiation, c’est une Woolf qui aurait écouté Peter Doherty. Deux références plus recommandables que monsieur Louis.

★★★☆☆

DANS SON SILLAGE PAR JESSICA ANDREWS, 304 P., PLON, 21 €