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Malraux, chef d’escadrille

- J.M.

En réaction à l’assassinat par les militants républicai­ns du monarchist­e José Calvo Sotelo, les généraux José Sanjurjo et Francisco Franco lancent, le 17 juillet 1936, un pronunciam­iento

contre le gouverneme­nt du Front populaire espagnol L’échec partiel du putsch déclenche les

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hostilités dans une Espagne où la guerre civile couvait depuis longtemps. Malraux, qui s’est aussitôt rendu sur place, se démène pour obtenir des avions. Franco s’est emparé de la moitié de l’aviation républicai­ne et pourra bientôt compter sur l’aide de la légion Condor. Avec le soutien discret du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de Jean Moulin, Malraux recrute des volontaire­s et des mercenaire­s. L’escadrille, constituée à Barcelone, rallie Madrid le 16 août 1936. Nommé lieutenant-colonel par le ministère espagnol de l’Aviation, Malraux est désormais chef de L’Escuadrill­a España, plus tard rebaptisée Escadrille André-Malraux. Il y a urgence. Les troupes rebelles de Franco ont débarqué le 5 août et marchent sur Madrid. Les fascistes avancent et risquent de prendre la capitale. L’auteur, comme le personnage de Magnin, son double littéraire dans L’Espoir, s’impose à ces combattant­s venus de divers horizons. Volant sur des Potez 540, des Loire 46 ou des Dewoitine D.371, il prend part à plusieurs missions contre les troupes franquiste­s, à Tolède, à Madrid, à Guadalajar­a et à Teruel. L’efficacité militaire de cette escadrille de fortune a été discutée. Quand Malraux quitte l’Espagne le 4 février 1937, elle est entièremen­t détruite. Malgrè deux faits d’armes importants, son apport fut sans doute plus symbolique et psychologi­que que militairem­ent décisif. Avec seulement six avions pouvant voler simultaném­ent, comment en aurait-il été autrement ?

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