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Destins animés

Parmi les dessins animés actuelleme­nt à l’affiche, Calamity et Josep sortent du lot. L’école d’animation française continue de faire des merveilles, comblant tout à la fois petits et grands.

- Éric Libiot Calamity, en salles le 14 octobre. Josep, en salles le 30 septembre.

Les vacances de la Toussaint qui approchent sont l’occasion pour les salles de cinéma de s’adresser aux petits en leur proposant des films d’animation. Le 14 octobre, c’est le festin avec les américains Les Trolls 2, tournée mondiale et Déconnecté­s (pas vus à l’heure du bouclage), et, surtout, le français Calamity, de Rémi Chayé, auteur de Tout en haut du monde en 2015.

Calamity raconte l’enfance de celle qui deviendra Calamity Jane, aventurièr­e du Grand Ouest à la fin du XIXe siècle – le film la suit à partir du moment où elle perd sa mère, à l’âge de 11 ans, jusqu’au jour où elle prend son indépendan­ce ; soit l’adolescenc­e d’une jeune fille dans un monde très masculin dont elle s’affranchit. Rémi Chayé avait déjà fait des merveilles dans Tout en haut du monde, avec son sens du romanesque sublime, son animation très fluide, ses couleurs vives, son scénario féministe et emballant. Il est recommandé d’aller voir Calamity en famille, car les parents aussi prendront plaisir à ce western fougueux. Le film a reçu le Cristal du long-métrage au festival d’animation d’Annecy. Largement mérité.

L’IMAGINAIRE COMME REFUGE

Les grands ne seront pas non plus en reste avec Josep, d’Aurel, dessinateu­r au Monde notamment, qui raconte la relation entre un gendarme français et un dessinateu­r espagnol ayant fui le franquisme. Josep est en fait Josep Bartolí, artiste et homme politique espagnol, amant de Frida Kahlo lors de son séjour au Mexique (il a fui la Gestapo en France), puis proche de Pollock et Rothko quand il s’installe à New York. Aurel raconte la vie de cet homme engagé qui se servait de son crayon comme d’une arme. Au-delà du récit de cette vie singulière, le réalisateu­r s’attache à montrer la force d’un dessin, capable de dénoncer le monde, de figurer des sentiments et de créer un imaginaire comme un refuge contre la dureté des temps. Le trait d’Aurel, à la fois doux et rugueux, parvient à marier ces éléments et à les transforme­r en une grande force évocatrice. Une réussite.

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