RAYON POCHES

★★★★★

LEURS ENFANTS APRÈS EUX,

NICOLAS MATHIEU, 560 P., BABEL, 9,90 €

Celui-là est amplement mérité. Leurs enfants après eux, de Nicolas Mathieu, Prix Goncourt 2018, est un roman d’apprentissage et la chronique d’une époque. L’intrigue court sur quatre étés, entre 1992 et 1998, dans l’est de la France, là où les ascenseurs se sont arrêtés et où les rêves se perdent au fond des poches. Celles d’Anthony, notamment, ado heureux comme il peut mais que l’envie de gueuler prend à la gorge quand vient le désir de s’en sortir. Roman imposant, essentiel, littéraire. Éric Libiot

★★★★☆

LES YEUX ROUGES, MYRIAM LEROY, 168 P., POINTS, 6,30 €

Difficile de dire ce qui est le plus réussi dans

Les Yeux rouges. Est-ce l’enchaînement implacable des péripéties de ce harcèlement en ligne dont est victime la journaliste en vue d’une radio très écoutée ? Ou le principe du récit, selon lequel la narratrice ne raconte que les réactions des uns et des autres face à ces agressions ? Myriam Leroy maîtrise la distorsion des points de vue et la mécanique romanesque. E.L.

★★★★☆

FÉROCES INFIRMES, ALEXIS JENNI, 336 P., FOLIO, 7,50 €

En double point de vue, Féroces infirmes raconte l’histoire d’un homme plongé dans l’horreur de la guerre d’Algérie, et de son fils qui n’en peut plus de s’occuper d’un père bouffé par les traumatismes du conflit. Alexis Jenni, Prix Goncourt pour L’Art français de la guerre en 2011, est un écrivain au style magnifique qui n’hésite pas à bousculer le lecteur par des ruptures de ton surprenantes, poétiques, grinçantes, qui incarnent parfaitement le récit. E.L.