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LE VOCABLE DU MOIS

CIVILITÉ

- B. D.

On y aura beaucoup fait appel ces derniers mois, ne fût-ce que pour inciter chacun d’entre nous à protéger son prochain en portant un masque ! Sans préjuger du fond, car c’est peu dire que la chose a fait débat, voilà du moins une acception du mot qui ne donne lieu à aucune contestati­on. Quand, par les temps et virus qui courent, ladite civilité se ferait de plus en plus damer le pion par l’omniprésen­t « esprit citoyen », elle est toujours dans son rôle quand elle s’applique à l’« observatio­n des convenance­s, des bonnes manières en usage dans un groupe social » (Petit Robert). Certes, le mot, dans ce sens, a vieilli : la « formule de civilité » s’est depuis longtemps effacée devant sa cadette dite « de politesse », et l’on présente moins volontiers, aujourd’hui, « ses civilités » que « ses salutation­s ». Était-ce une raison valable pour trouver à l’intéressée un emploi auquel, par nature comme par vocation, elle n’était guère éligible (autre tic de l’époque) ? Nous voulons parler de cette rubrique administra­tive où l’on se voit sommé de mentionner son sexe. L’Académie nous rappelle, jusques et y compris dans l’intégrale Dire, ne pas dire que nous évoquions le mois dernier, que notre substantif « n’est en aucun cas synonyme de la locution état civil et ne peut pas non plus se substituer à titre ou à qualité ». Voilà sans doute pourquoi, chaque fois qu’on l’interrogea­it sur sa civilité, votre serviteur brûlait d’envie de répondre… « grande » !

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