Dix de chute !

près la récente bande dessinée aux éditions Paquet, la télévision s’empare à son tour, cinq ans après la mini-série diffusée sur la BBC, du phénomène des Dix petits nègres d’Agatha Christie – désormais rebaptisé Ils étaient dix. Habitué aux badinages « agathachristiens » avec les Petits Meurtres d’Agatha Christie, Escazal Films s’engouffre dans la brèche, assumant une tonalité plus sombre que sa série phare. Un zeste de Scream, une lampée de Saw et un soupçon de Lost pour la structure en flash-back revenant sur le passé des dix personnages, telle est la recette de cette relecture

Aqui reprend la structure du roman matriciel, avec une pointe de perversité en plus.

Et qui mieux que Pascal Laugier (Martyrs, Ghostland) pour mettre en scène cet éprouvant jeu de dupes? Sur le papier, Ils étaient dix et son casting éclectique (Samuel Le Bihan, Romane Bohringer, Guillaume de Tonquédec dans des rôles à contre-emploi) avaient tout pour plaire. À l’écran, c’est une tout autre histoire ! À force de multiplier les références, Ils étaient dix finit par ne plus trop savoir à quel genre se vouer. Débutant comme un réjouissant jeu de massacre en milieu tropical, cette mini-série vire rapidement à un ersatz de Koh-Lanta, les personnages passant plus de temps à se disputer qu’à chercher l’assassin! D’où un thriller très banal où les comédiens font ce qu’ils peuvent pour donner un peu de matière à des personnages trop sommairement esquissés. Les amateurs de thriller n’ayant jamais lu le roman d’Agatha Christie devraient se laisser prendre au jeu malgré des indices grossièrement exposés; les autres devraient s’ennuyer ferme ou s’amuser devant les libertés prises ici et là. Confondre vulgarité et vulgarisation, c’est tout le problème d’Ils étaient dix, qui démontre par l’image qu’adapter n’est pas jouer!

(Disponible sur Salto et diffusé prochainement sur M6)