LES LIMITES DE SON AURA
L «ors de rencontres, quand j’explique à quel point Le Club des Cinq est une référence pour moi, je vois parfois le regard des bibliothécaires ou celui des professeurs, se troubler légèrement ! » raconte avec malice Malika Ferdjoukh. Bien au-delà d’une simple jalousie de son succès et de son sens des affaires, Enid Blyton a – en son temps et encore aujourd’hui– été critiquée et prise de haut. Certains de ses textes ont été pointés du doigt car présentant des positions sexistes et parfois même racistes. « Au sommet de son impressionnante production, il lui a aussi été reproché d’appauvrir les intrigues et la qualité de langue. C’est d’ailleurs davantage le cas dans les traductions que dans les textes originaux », rappelle Virginie Douglas.
«Des bibliothécaires anglaises, dans les années 1950, l’ont même complètement bannie de leurs rayonnages. Pour autant, je ne pense pas que des auteurs aient construit leur style en prenant volontairement le contre-pied du travail de Blyton, ajoute l’universitaire. Même chez Roald Dahl, qui est plus subversif et qui n’a jamais explicitement évoqué Enid Blyton, on peut constater que le romancier place les enfants au centre de toute dans son oeuvre. Lui aussi a été critiqué. Il répondait exactement comme sa consoeur Enid Blyton, s’affranchissant complètement du regard des adultes ! Comme elle, il revendiquait sa volonté d’écrire ce que voulaient lire les enfants. Seuls leurs critiques à eux comptaient à leurs yeux d’auteur jeunesse… »