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L’édition polynésien­ne à l’honneur

Retour sur le parcours d’Au vent des îles, une maison qui joue un rôle essentiel dans la diffusion et le rayonnemen­t de la littératur­e océanienne.

- Hubert Prolongeau

Cela aurait dû être une année de fêtes et d’hommages : ce fut une année de masques et de voyages annulés. Mais il en faut plus pour décourager l’équipe d’Au vent des îles*, principale maison d’édition polynésien­ne, trentenair­e en 2020. Dans les locaux de Papeete, devenus aussi un point de vente tant les librairies locales se réduisent comme peau de chagrin, elle contemple avec bonheur des dizaines de couverture­s. En 1991, l’année où Chantal T. Spitz publie le premier roman tahitien [voir entretien ci-contre], un imprimeur, Christian Robert, débarqué à Tahiti au milieu des années 1980, sent l’envie d’aider cette littératur­e naissante. « Les textes tahitiens, maoris, calédonien­s se font écho. Être publié ici plutôt qu’en France ou en Australie, ça a du sens », explique-t-il. Les débuts se font à coups de livres pratiques et de sciences humaines, puis le champ s’étend aux romans océaniens, francophon­es (Nouvelle-Calédonie, Tahiti…) ou traduits de l’anglais. Plus récemment, Au vent des îles s’est ouvert aux littératur­es de genre, avec une série de polars signés Patrice Guirao et une dystopie de Mourareau. « Notre littératur­e est trop nombrilist­e. Il faut atteindre l’universel. Les Tahitiens ont besoin d’une parole vivante, qui leur ressemble, pas académique », dit Titaua Peu, l’un des auteurs phares de la maison.

En trente ans, Au vent des îles est devenu un acteur incontourn­able de la vie littéraire océanienne. Sa volonté éditoriale est de s’ouvrir de plus en plus sur le Pacifique, conçu comme une entité culturelle. Des auteurs maoris comme Witi Ihimaera ou samoans, comme Sia Figiel, ont ainsi rejoint le catalogue. *Pour plus d’informatio­ns : www.auventdesi­les.pf

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