LES ROMANS DE LA RELÈVE
Parce que ces voix-là méritent d’être entendues.
TUPINILÂNDIA Samir Machado de Machado (Brésil)
Un parc d’attractions dédié aux dinosaures, construit dans les années 1980 en pleine jungle amazonienne, et abandonné après une inauguration catastrophique. Un archéologue qui y revient trente ans plus tard et découvre une colonie de paléo-fascistes et leurs otages, restés bloqués à l’époque de la guerre froide. Faut-il lire ce roman hilarant et bourré d’action comme un adieu sans regret aux vieux démons du Brésil ? « Oui, et en même temps, quand il a publié son livre, Bolsonaro est arrivé au pouvoir », nous rappelle Anne-Marie Métailié.
LA SOUSTRACTION Alia Trabucco Zerán (Chili)
Dans un Santiago couvert de cendres (non pas à cause d’un effet réaliste magique, mais en raison d’une explosion volcanique bien réelle), trois enfants d’activistes anti-Pinochet tentent d’enterrer la mère de l’une d’entre elles. Paloma et Iquela profitent de l’équipée pour devenir amantes, tandis que le délirant Felipe, dont les parents ont été assassinés, se livre à de sombres mathématiques funèbres. Quand l’appel de la vie et l’attraction de la mort voyagent dans la même voiture…
KENTUKIS Samanta Schweblin (Argentine)
Connaissez-vous les Kentukis? Ces charmantes peluches de compagnie mobiles et bourrées d’électronique en forme de lapins ou de dragons ne sont pas des robots: elles mettent en relation, à travers le monde, les acheteurs de ces peluches et ceux qui paient pour en contrôler une, et partager l’intimité de leur propriétaire. En somme, les Kentukis inventent une nouvelle forme de lien social – et mille nouvelles formes de drames conjugaux, amicaux, parentaux, que Samanta Schweblin décrit avec bonheur.