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Élémentair­e, mes chers ados !

Une série calibrée pour faire entrer les jeunes dans l’univers de Sherlock Holmes.

- Ilan Ferry (Disponible sur Netflix)

SÉRIE TÉLÉ. Une série située dans l’univers de Sherlock Holmes mais (presque) sans le célèbre enquêteur ? C’est l’intrigant concept des Irrégulier­s de Baker Street, qui s’intéresse aux gamins des rues aidant ponctuelle­ment Holmes et Watson dans les romans de Sir Arthur Conan Doyle. Faisant partie intégrante du canon holmésien, ces Irrégulier­s ont inspiré de nombreuses oeuvres littéraire­s. Aujourd’hui, ils sont les héros d’une série pour adolescent­s mêlant habilement enquêtes policières et surnaturel. Autrefois baptisé Wiggins, le chef des Irrégulier­s s’appelle désormais

Béatrice et arpente les rues de Londres en compagnie de sa bande d’infortune. Repérés par le docteur Watson, ses amis et elle vont l’aider à résoudre des enquêtes autour d’une mystérieus­e brèche alors que Sherlock Holmes est porté disparu.

La série ne manque pas de charme pour peu que l’on ne soit pas trop regardant sur les libertés prises avec la mythologie matriciell­e. En effet, la propension des créateurs à instiller artificiel­lement de la modernité risque de déconcerte­r les puristes. Les Irrégulier­s de Baker Street mise un peu trop sur une recette toute faite à base de musique et de dialogues anachroniq­ues. Tout comme le dernier gros succès de Netflix, La Chronique des Bridgerton, le programme fait également le pari de la mixité et de la désinvoltu­re, un peu comme si la célèbre plateforme avait essayé d’appliquer un filtre, un algorithme qui a déjà fait ses preuves. Et pour peu qu’on se laisse prendre, la série devient un vrai plaisir durant ses dix épisodes.

C’est un bel hommage que rend Marest Éditeur à Richard Fleischer, exemple type d’un excellent salarié hollywoodi­en de studios qui dut se plier au système mais sut aussi y résister, passant de films mineurs (Fini de rire) à de grandes production­s (Vingt mille lieues sous les mers), d’oeuvres marquantes (L’Étrangleur de Boston ) aux nanars (Kalidor). L’éditeur nous propose en effet une formidable autobiogra­phie, Survivre à Hollywood

(tout est dit), savoureuse, romanesque, piquante. La belle idée de Fleischer est ici se raconter à travers différente­s personnali­tés : John Wayne le rancunier, Kirk Douglas le despote, Orson Welles le génie… On pourra aussi se plonger dans Richard Fleischer. Une oeuvre, de Nicolas Tellop (toujours chez Marest), évocation de la filmograph­ie du cinéaste, tenue par une plume gourmande et cinéphile.

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 ??  ?? SURVIVRE À HOLLYWOOD
(JUST TELL ME WHEN TO CRY. A MEMOIR) RICHARD FLEISCHER TRADUIT DE L’ANGLAIS (ÉTATS-UNIS) PAR JULIEN GUÉRIF, 448 P., MAREST, 27 €. EN LIBRAIRIES LE 11 MAI.
SURVIVRE À HOLLYWOOD (JUST TELL ME WHEN TO CRY. A MEMOIR) RICHARD FLEISCHER TRADUIT DE L’ANGLAIS (ÉTATS-UNIS) PAR JULIEN GUÉRIF, 448 P., MAREST, 27 €. EN LIBRAIRIES LE 11 MAI.

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