Charlotte Casiraghi
À la tête de la nouvelle manifestation organisée par la maison Chanel (Les Rendez-vous littéraires rue Cambon*), l’ambassadrice monégasque de la célèbre enseigne – également passionnée d’équitation et de philosophie – évoque quelques-uns des ouvrages l’ayant marquée.
VOTRE PREMIER SOUVENIR DE LECTURE ?
« Comme beaucoup d’enfants, devenir grande signifiait pouvoir lire mon livre toute seule. J’avais une édition des Malheurs de Sophie que ma mère me lisait. Je me souviens de ma détermination à poursuivre cette lecture et du plaisir que j’avais à rester seule dans ma chambre pendant des heures avec la comtesse de Ségur. Je me sentais protégée dans l’univers du château de Fleurville. »
LE LIVRE QUE VOUS AVEZ AIMÉ ÉTUDIER À L’ADOLESCENCE?
« J’avais choisi
Le Rouge et le
Noir pour faire une fiche de lecture en classe de quatrième, en raison de ce titre qui m’intriguait. J’avais le sentiment de pouvoir enfin lire l’un des chefs-d’oeuvre de la littérature française. J’ai été marquée ensuite par Nadja d’André Breton, que j’ai étudié pour l’épreuve de lettres en terminale. J’ai été bouleversée par cette femme mystérieuse et insaisissable qui rêvait de tenter sa chance à Paris. Cela m’a aussi permis de découvrir l’écriture automatique que je me suis mise à pratiquer par la suite. »
LE GRAND CLASSIQUE QUE VOUS N’AVEZ JAMAIS RÉUSSI À FINIR ?
« Belle du Seigneur d’Albert Cohen. Toutes mes amies l’avaient lu, et je n’ai jamais pu aller au bout. Je trouvais certaines descriptions interminables et les longs monologues sans ponctuation m’ennuyaient. Je sais pourtant que c’est un chef-d’oeuvre, à côté duquel je suis totalement passée. »
VOTRE PLAISIR COUPABLE ?
« Au début de l’adolescence, je dévorais les romans de Mary Higgins Clark.
J’ai le souvenir d’en avoir lu au moins quatre à la suite pendant un été. C’est incontestablement la reine du polar, même si ces livres ne sont pas considérés, j’en suis bien consciente, comme de la grande littérature. »
LES DERNIERS LIVRES QUE VOUS AVEZ LUS OU ACHETÉS ?
« De sable et de neige de Chantal Thomas. C’est un livre gracieux et puissant où l’auteure raconte ses souvenirs d’enfance. Il y a aussi Ni toi ni moi de Camille Laurens, un récit fort sur l’amour-passion et les vertiges du désir. En toile de fond de ce roman se trouve Adolphe, le bijou intimiste de Benjamin Constant. Et je viens tout juste d’acheter À la folie
de Joy Sorman, Les Oranges ne sont pas les seuls fruits de Jeanette Winterson, et Jeune fille
d’Anne Wiazemsky. »