Le tourbillon de la vie
Affrontant son passé pour mieux vivre au présent, l’héroïne de Gema éclaire nos existences chahutées.
Depuis son premier roman, Ça aussi, ça passera, best-seller acclamé au printemps 2015, il semblerait que l’Espagnole Milena Busquets se soit donné la noble mission d’enflammer nos étés littéraires. Son oeuvre sensuelle et torturée, savoureux mélange d’autofiction, de romance sulfureuse et de tableau de la bourgeoisie dorée catalane, rappelle par moments celle du « charmant petit monstre » Françoise Sagan. Mère paumée qui se débat seule avec l’éducation de ses deux fils, amoureuse transie coincée dans une étrange relation avec un acteur célèbre, écrivaine et traductrice ambitieuse mais pétrie de doutes, l’héroïne haute en couleur de son nouveau roman est ballottée dans le tourbillon de la vie, sans jamais perdre de sa superbe. Son énergie contagieuse et sa lucidité lui ont toujours permis de tenir le cap, mais, alors que son existence prend une tournure inattendue, elle se retrouve soudain aux prises avec un fantôme du passé.
CACHE-CACHE À BARCELONE
Pas le genre de fantôme qui vous hante la nuit, mais une simple présence, comme une cicatrice que le temps n’a pu refermer : Gema, son amie d’enfance, est décédée brutalement d’une leucémie foudroyante à l’âge de quinze ans, sans qu’elle puisse réellement lui dire adieu. Alors, comme pour clore définitivement un chapitre de sa vie, la narratrice se lance dans une course effrénée à travers Barcelone, à la recherche des dernières traces de cette amie perdue. Un jeu de cache-cache trépidant avec sa mémoire, et une quête intime émouvante qui rappelle que c’est souvent en se réconciliant avec son passé que l’on donne un sens à son présent. Gema est un hymne à la vie qui réchauffe le coeur. Milena Busquets bâtit un épatant roman à double-fond, concentré de vitalité, de sensibilité et d’humour qui dissimule derrière son apparente légèreté une réflexion cathartique sur ce qui fait la beauté complexe de nos existences chahutées.