Baptiste Liger
S’il y a bien un domaine qui dépasse toute notion géographique, c’est bien la littérature. On peut en effet emporter un livre (presque) partout et, en restant chez soi, voyager virtuellement, dans sa tête, à travers les pérégrinations des protagonistes. Pourtant, l’écriture est bel et bien confrontée au réel : celui des lieux où les auteurs travaillent, imaginent leurs intrigues. Bref, tous ces endroits qui sont sources ou réceptacles de l’inspiration. Lire Magazine littéraire vous propose ce mois-ci d’en visiter quelques-uns, du château de George Sand en plein coeur de l’Indre, en passant par la propriété de Flaubert au hameau de Croisset, le manoir dans le Maine de Stephen King ou le modeste domaine de Tolstoï. Bars, bureaux, trains ou lieux plus inattendus sont également évoqués dans ce dossier – qui n’a toutefois rien à voir avec un guide d’investissement immobilier…
Les amoureux de jeux de construction – mais pas seulement – connaissent bien les
travaux de l’Oulipo (pour « Ouvroir de littérature potentielle »), fameux groupe littéraire comptant, parmi ses plus illustres représentants, Raymond Queneau, Georges Perec ou Paul Fournel. Grâce à l’incroyable succès de L’Anomalie d’Hervé Le Tellier – le plus « gros » Goncourt depuis bien longtemps… –, ce courant iconoclaste, entre éloge de la contrainte et apport de la logique mathématique, est revenu sur le devant de la scène. Alors, pourquoi ne pas se replonger dans l’histoire et les codes de cette littérature ludique et inventive ?
Enfin, à l’heure du processus de déconfinement tant attendu, la vie culturelle reprend
peu à peu, au-delà des librairies, avec de nombreux salons et festivals mettant le livre à l’honneur. Mais il y a aussi les salles de spectacle et de cinéma. Tout ceci forme, au fond, un ensemble et les liens sont parfois ténus. On saluera ainsi la sortie en salles de The Father de Florian Zeller, formidable adaptation de sa pièce (avec deux Oscars à la clé), et la parution du dernier roman noir de S. Craig Zahler, Dédale mortel, qui montre qu’on peut être à la fois très bon cinéaste et écrivain talentueux (sacré musicien, aussi). Qui a dit qu’on ne pouvait pas abattre les murs et cloisons ?