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. Jeunesse

La prolifique Franco-Américaine livre une autobiogra­phie bouillonna­nte sous le signe de l’exil. Une invitation bienvenue à profiter de chaque instant de l’existence.

- Raphaële Botte

Qui connaît Susie Morgenster­n, l’a lue et l’a écoutée évoquera son accent américain, son ton enjoué, ses lunettes de soleil en forme de coeur… et, certaineme­nt, l’un de ses 150 livres jeunesse. Cette auteure franco-américaine, née en 1945 dans le New Jersey et installée à Nice depuis plus de cinquante ans, a publié des bestseller­s intemporel­s comme La Sixième, La Première Fois que j’ai eu 16 ans, Lettres d’amour de 0 à 10 ou Joker, lus par une génération d’enfants devenus parents et les glissant aujourd’hui dans les mains de leurs propres rejetons.

La maison d’édition L’Iconoclast­e invite des personnali­tés de la littératur­e jeunesse à se prêter au récit de vie. Ainsi Timothée de Fombelle a offert l’émouvant Neverland et Marie-Aude Murail, le singulier En nous beaucoup d’hommes respirent. Susie Morgenster­n a choisi une grille de lecture à l’image de sa liberté : l’exil. Certes, à lire ce texte autobiogra­phique, on comprend mieux l’origine de certaines thématique­s explorées dans ses écrits, mais sa réflexion est bien plus large. Expulsée du ventre de sa mère, sa naissance correspond à son premier exil. Suivront le fait d’être une fille pour des parents qui rêvaient d’un garçon, tomber amoureuse, devenir mère… La romancière évoque sans détour ses rapports à la judéité, au sexe, à la vieillesse, à la maladie. « Je n’ai jamais su être autrement que ce que je suis, même si je ne sais pas exactement ce que c’est », concède-t-elle. C’est peut-être une clé pour comprendre cette personnali­té bouillonna­nte et franche.

Dans une société endolorie par la crise sanitaire et souvent malmenée par une actualité violente, Mes 18 exils panse, célèbre la vie, sans jamais verser dans l’angélisme. Susie Morgenster­n fait partie de ces êtres généreux, entiers et gourmands. L’émouvant dernier chapitre confine à la leçon, mais le ton de cette grande dame n’est jamais professora­l.

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MES 18 EXILS SUSIE MORGENSTER­N 224 P., L’ICONOCLAST­E, 19 €

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