Dans l’intimité de Victor Hugo
La Maison de Victor Hugo à Paris rouvre enfin ses portes au public, avec une exposition exceptionnelle des dessins de l’auteur.
Après dix-huit mois de travaux et une réouverture retardée à cause de la crise sanitaire, la Maison de Victor Hugo accueille de nouveau son public avec une exposition inaugurale exceptionnelle de 200 dessins de l’écrivain romantique, issus de ses collections qui en comptent 700 sur l’ensemble des 3 500 feuilles qu’il a exécutées au cours de sa vie. Disséminées sur les deux étages du musée, les oeuvres soulignent la virtuosité de l’artiste pluridisciplinaire, qui multipliait les motifs, des paysages aux natures mortes, et les formats, avec un goût prononcé pour les miniatures. Le temps d’un parcours chronologique propice à la contemplation et au recueillement, on redécouvre à quel point ses esquisses, destinées aux membres de sa famille ou à ses amis, traduisent un style affirmé. Des lavis complexes qui orchestrent la disparition de la lumière avec différentes densités d’encres, une matière noire semblable à de la suie frottée ici et là pour assombrir les compositions. Et ainsi obtenir des images visionnaires et très émouvantes. Victor Hugo apportait un soin particulier aux cadres, enluminés selon la technique des peintres des manuscrits médiévaux. Sa passion pour le dessin est née durant les voyages d’été avec sa compagne Juliette Drouet, puis a évolué de manière significative, la représentation de la réalité contaminée par le souvenir, l’imagination, le rêve et la poésie, pour accroître la dramaturgie. Sans oublier son engagement politique, notamment quand il s’insurge contre la peine de mort avec Ecce (1854), croquis de la pendaison du meurtrier Charles Tapner à Guernesey.