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Les cahiers de vacances face à la crise

- Simon Bentolila

Depuis leur création en 1933, ces livrets d’éducation estivale séduisent les familles et se retrouvent toujours en haut des classement­s de ventes des livres de l’été. Mais la crise sanitaire et les balbutieme­nts de l’école à la maison ont-ils profité à ce secteur phare du parascolai­re ?

Àl’approche de l’été 2020, après une année scolaire tronquée par la pandémie, un raz-de-marée de cahiers de vacances fut pressenti sur nos plages. En effet, face à l’inquiétude de nombreux parents, certains commentate­urs annonçaien­t une explosion des ventes dans ce secteur florissant et stable du parascolai­re (en moyenne 4,5 millions d’exemplaire­s écoulés entre juin et août, soit 5 % du volume total des livres de l’été !). Se dirige-t-on vers une explosion de leurs ventes ? Si la directrice des éditions Nathan Jeunesse, Carola Strang, se souvient en effet d’une « envolée spectacula­ire » pendant cette période, elle précise aujourd’hui que, dès le mois de juillet, les ventes ont fortement ralenti. « Les familles se sont précipitée­s sur les cahiers de vacances dès leur mise en rayon début juin, mais il y a eu en fait un mouvement d’anticipati­on », un pic des ventes arrivé plus tôt que les années précédente­s. Un décalage de « saisonnali­té », confirme Carole Gavaggio, responsabl­e éditoriale du départemen­t parascolai­re aux éditions Magnard, dont l’historique renvoie à l’invention de cet objet [lire encadré ci-dessous]. Au final, 4,8 millions de cahiers de vacances ont séduit les Français, ce qui correspond à trois points d’augmentati­on par rapport à 2019 : une année satisfaisa­nte mais loin d’être miraculeus­e.

RÉPONDRE AUX PROGRAMMES

Le confinemen­t a certes modifié la relation des familles aux livres parascolai­res, mais c’est davantage vers les cahiers de soutien qu’il convient de regarder. Selon l’institut GfK, les ventes de ces derniers ont connu une hausse de 63 % sur les mêmes semaines par rapport à 2019. À vrai dire, « le coeur du marché reste l’école primaire [47 % en 2020], précise Carole Gavaggio. Ensuite viennent la maternelle [31 %] et le collège [16 %] ». Distribués pour beaucoup dans les grandes surfaces, ils forment trois catégories : les cahiers de vacances traditionn­els, par séquences d’une double page consacrée à un thème avec des pages d’« évasion » ; ceux plus ludiques, pour réviser à travers des jeux d’énigmes illustrés ; enfin les cahiers « licence », portés par un univers tiré de la télévision.

S’ils diffèrent des manuels scolaires, les cahiers de vacances se trouvent aussi régulièrem­ent actualisés que ces derniers, pour répondre aux réformes des programmes – prenant notamment en compte l’éducation au développem­ent durable. Connaîtron­t-ils cette fois un succès comparable à celui des cahiers de soutien ?

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