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GÉOPOLITIQUE DU BALLON
« Le football, ce sont des histoires d’hommes, c’est très humain le football.
[…] Et il n’échappe pas aux questions géopolitiques. Finalement, le football est politique. » Il y a peu, ces arguments me permettaient de justifier un intérêt a priori coupable pour le ballon rond. Il y a donc le jeu, les joueurs et tout ce qui se joue autour d’eux. Il y a deux ans, le compte Twitter FC Geopolitics est apparu. Intelligent et drôle, il remet dans le contexte géopolitique les rencontres internationales. Pour cet été d’Euro, un livre du même nom vient de paraître. Il permet de regarder Angleterre-Écosse le Brexit en tête ou de ne pas oublier, quand la Turquie est sur le terrain, ce qui se joue pour son président Erdogan.
Les 22 histoires racontées par Kévin Veyssière sont passionnantes. On comprend pourquoi Franco a refusé que l’Espagne joue contre l’URSS en 1960. On mesure l’importance de l’Euro 1996 dans la reconnaissance de la Croatie (le stade de Maksimir joue un rôle clé dans la construction nationale). Et puis le jeu rageur de Maradona lors d’Argentine-Angleterre en 1986 ne peut s’analyser sans la guerre des Malouines en arrière-plan. L’auteur évoque également les matchs impossibles pour l’UEFA (Ukraine-URSS ou EspagneGibraltar) ainsi que les États qui profitent du sport pour se refaire une réputation (Qatar, Azerbaïdjan, etc.). La question du football déborde largement le terrain.