PROTÉGER LA TERRE
Aurélie Jean, spécialiste de l’IA, a lu le dernier livre du grand scientifique. Le père de Siri nous invite à agir ingénieusement pour préserver notre avenir.
Voici un livre qui fait du bien, qui nous change du simple constat dramatique et culpabilisant sur le devenir de notre planète. C’est par une analyse juste et orientée par la science, grâce à des solutions pratiques et pragmatiques et à une réflexion personnelle approfondie que l’auteur nous embarque dans un guide concret pour innover et protéger la Terre. Luc Julia, scientifique mondialement reconnu en intelligence artificielle – même s’il n’aime pas, à raison, ce mot (pour preuve son précédent ouvrage, L’intelligence artificielle n’existe pas) –, nous invite à penser ingénieusement aux actions individuelles et collectives à enclencher pour assurer notre futur, et combattre le réchauffement climatique. Sans sacrifier la science et ses bénéfices.
Tout y passe. Énergie, transport, tourisme spatial, déchets ou encore alimentation ; il n’y a pas un, mais une séquence de phénomènes dont l’accumulation et l’interdépendance sont à l’origine du mauvais traitement de notre Terre. Un constat chiffré, analysé avec pertinence et confronté aux nombreuses études antérieures, permet de s’accorder sur les conclusions de l’auteur et de sortir des nombreux mythes et clichés qui laisseraient croire qu’il n’y a rien à faire si ce n’est défaire et revenir en arrière, quitte à abandonner la science et ce qu’elle peut nous apporter de plus progressiste. La solution est ailleurs, mais encore faut-il comprendre les tenants et les aboutissants de la recherche et du développement.
De cette constatation scientifiquement articulée et rationnelle, une multitude de réponses à l’échelle du citoyen – par une modification raisonnable de nos modes de vie –, comme à celle de l’État voire du monde, sont déroulées dans On va droit dans le mur ?. L’auteur consacre même un chapitre à la haute technologie pour sauver notre planète. Biomimétisme, capteurs « intelligents », économie circulaire, traçage de matériaux, fusion nucléaire, ou encore stockage des données dans l’ADN, la variété des champs disciplinaires dans lesquels investir est riche.
« Small is big » comme l’écrit Luc Julia : Faire mieux au lieu de chercher à faire plus grand et plus gros est la voie à suivre. Il faut également abandonner les seules considérations économiques et financières pour, au contraire, être principalement motivé par ce que les prochaines générations d’innovations apporteront à l’humanité et à notre planète. La nature vous remerciera et le mur sera franchi.