Tuer le temps
Un ancien tueur à gages reconverti en épicier prend à nouveau les armes… ou presque. Tous aux abris !
Ex-tueur à gages, Sakamoto a raccroché les armes il y a cinq ans. Épicier sans histoire, il coule désormais des jours paisibles en compagnie de sa femme et de sa fille, jusqu’à l’arrivée de son ancien disciple. Chargé de le tuer, ce dernier va rapidement prendre fait et cause pour son maître d’antan, s’attirant par là même les foudres de ses employeurs qui vont lâcher sur le duo une meute de tueurs sanguinaires et déglingués. Plus que son sujet ô combien éculé (le tueur traqué par ses employeurs), c’est surtout son énergie et son humour qui font tout le sel de Sakamoto Days.
Véritable hommage à tout un pan de la pop culture, ce manga iconoclaste à la lisière des genres ose jouer la carte du mélange, puisant aussi bien dans John Wick auquel il emprunte son corpus narratif et sa vision très corporatiste du crime organisé, qu’à Léon de Luc Besson auquel il rend hommage à travers un couple de tueurs au look très marqué. Mais Sakamoto Days perdrait beaucoup de sa force sans sa galerie de personnages tous plus azimutés les uns que les autres. En tête de gondole, on citera bien entendu Sakamoto, ex-tueur à gages, aussi silencieux que dangereux, ayant fait voeu de ne plus jamais tuer. Il est accompagné de Shin, jeune tueur télépathe s’étant pris d’affection pour Sakamoto et sa famille, et de Liu, une jeune héritière qui n’a pas sa langue dans sa poche. Tous ses personnages forment une joyeuse galerie qui nous entraîne pieds et poings liés dans une drôle de virée où violence et humour s’accordent étrangement pour notre plus grand plaisir.