NOUVELLE DONNE
Le voilà enfin, le livre de Virginie Grimaldi qui tordra le cou aux idées reçues. Celui après lequel on ne pourra plus dire que l’autrice écrit de simples romans qualifiés de l’anglicisme « feel good ».
Il nous restera ça fait la part belle aux bons sentiments, certes, mais renferme en son coeur un personnage qui relève, au sens strict, du Mal.
Le début de ce nouveau roman est semblable aux précédents de l’autrice : plusieurs héros avec une narration qui alterne entre chacun d’eux, trois précisément ici. Jeanne, pour commencer, une septuagénaire qui vit encore avec le fantôme de son mari, décédé il y a peu. Théo, ensuite, apprenti pâtissier qui vient d’avoir 18 ans. Il dormait dans sa propre voiture, jusqu’au jour où celle-ci finit à la fourrière. Iris, enfin, 33 ans, auxiliaire de vie et travailleuse précaire, qui bientôt cherche elle aussi un toit. On ne divulguera rien d’essentiel en révélant ici que ces trois-là vont se retrouver… sous le même toit. L’un des premiers piments du livre sera de voir comment se déroulera cette cohabitation. En cela, le roman prend des atours de comédie de générations et de société. Au fil des pages, on trouve bientôt une ironie et un art de la formule bien plus affûtés qu’on ne l’imaginait jusqu’alors. Les dialogues montrent d’ailleurs un certain mordant, collant aussi bien aux personnages qu’aux intrigues croisées. Chacun des trois héros a ses zones d’ombre. Abordant la vieillesse, le harcèlement, la précarité, équilibrant la comédie dramatique et le récit de résilience, Il nous restera ça est aussi une histoire de transmission entre les générations.