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« Astérix et Obélix devaient redevenir les héros de l’histoire »

Passer après le film d’Alain Chabat consacré aux deux Gaulois était mission difficile. Avec Astérix et Obélix. L’empire du Milieu, Guillaume Canet a choisi l’option grand spectacle familial avec potion magique et scènes de batailles. Bien lui en a pris.

- Propos recueillis par Éric Libiot

Petit, vous étiez plutôt Astérix, Lucky Luke ou Tintin ? Guillaume Canet. Lucky Luke et Astérix. Mon père avait tous les albums d’Astérix, il les lisait de son côté et moi du mien. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de les faire découvrir à mon fils de 11 ans. Quand j’ai vu comment il réagissait aux aventures de ces deux Gaulois, je me suis rendu compte qu’ils étaient toujours bien présents dans l’imaginaire. Ce que j’aime chez Goscinny, c’est l’absurde, le décalage entre le passé et le présent. Gamin, je me souviens de ma réaction en voyant le dessin animé Les Douze Travaux d’Astérix : la voix off de Pierre Tchernia annonçait qu’on était en 50 av. J.-C. alors que sur l’écran on voyait une sorte de caisse en bois servant de machine à laver le linge. Tchernia reprend : « Non, j’ai dit en 50 av. J.-C. », et hop, plus de machine à laver. Ça m’avait marqué. J’aimais beaucoup cet humour-là.

Quelle a été votre première réaction quand on vous a proposé le film ?

G.C. Je rentrais chez moi, je descendais de mon scooter et Alain [Attal, le producteur] m’appelle pour me demander si ça m’intéresse de lire vingt pages pour un prochain Astérix. J’ai lu et tout de suite vu qu’on pouvait non seulement imaginer une comédie mais aussi un grand film d’aventures spectacula­ire avec des batailles. J’ai ensuite lu la première version du scénario signée Julien

Hervé et Philippe Mechelen. Très excitante. J’ai commencé à travailler avec eux et, au bout de quelques versions, je m’y suis mis tout seul: j’ai rajouté l’histoire d’amour, un peu d’émotion, des vannes, de l’action…

Et puis le Covid est arrivé…

G.C. On s’est rendus en Chine pour commencer à préparer le film mais je n’étais pas très rassuré par la tournure des événements. Rapidement on a été coincés : impossible de tourner là-bas. Finalement on a tourné en Auvergne qu’on a transformé­e en Chine grâce aux effets spéciaux. Mais il a fallu tout story-boarder pour visualiser ce dont on avait besoin pour rendre le film crédible. C’était l’été 2021, et il faisait un temps pourri.

Comment s’est décidé le duo vousmême et Gilles Lellouche pour Astérix et Obélix ?

G.C. Au début, je voulais jouer César, comme Alain Chabat l’avait fait dans son Astérix et Obélix. Mission Cléopâtre. J’aimais bien le côté tyran dépressif du personnage. Aussi parce que j’imaginais Marion [Cotillard] en Cléopâtre et ça m’amusait de jouer avec notre relation de couple. Mais mon pote Gille [Lellouche] m’a vite dit que c’était une mauvaise idée. J’ai alors pensé à Vincent Cassel. Et beaucoup de gens autour de moi me disaient que notre duo avec Gilles pouvait fonctionne­r pour Astérix et Obélix. L’idée a fait son chemin. Et j’ai voulu imaginer une relation particuliè­re entre les deux personnage­s: beaucoup d’amitié et, pour Obélix, un caractère enfantin, tendre et naïf. Gilles devait faire de la musculatio­n et prendre 20 kilos mais il a accepté. Je voulais qu’Astérix et Obélix redevienne­nt les héros de l’histoire. Les personnage­s secondaire­s avaient pris beaucoup d’importance dans les films précédents.

Tout le cinéma français, ou quasi, est présent…

G.C. Quand j’appelais les comédiens, ils me disaient oui et je sentais que, pour eux, jouer dans un Astérix faisait remonter les souvenirs d’enfance. Ça les faisait rêver de se retrouver dans une aventure pareille. Je voulais aussi réunir des familles d’acteurs différents: Marion et Vincent, d’un côté, moins habitués aux grandes comédies, et de l’autre Manu Payet ou Jérôme Commandeur par exemple. Plus quelques guest-stars comme Angèle ou Orelsan auxquels je tenais à donner de vraies scènes à jouer.

Quelle va être la suite pour vous : un autre Astérix ?

G.C. C’est la première fois que je réalise un tel spectacle et j’aimerais sans doute encore raconter ce genre d’histoires. Mais, pour l’instant, je vais plutôt aller vers un film plus petit et plus intime…

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 ?? ?? Astérix et Obélix.
L’empire du Milieu de et avec Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Vincent Cassel, Marion Cotillard… En salles le 1er février.
Astérix et Obélix. L’empire du Milieu de et avec Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Vincent Cassel, Marion Cotillard… En salles le 1er février.

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