Séquence émotion

Dear Edward, adaptation du roman N’oublie pas de vivre d’Ann Napolitano, est une série chorale tout en finesse sur le deuil et la résilience.

Jeune garçon surdoué et discret, Edward est l’unique survivant d’un terrible accident d’avion qui aura notamment coûté la vie à ses parents et à son grand frère. Alors qu’à travers le monde, tous ceux qui ont été affectés par la tragédie essaient de donner un sens à leur vie, des amitiés inattendues, des histoires d’amour et des affinités naissent. C’est dans ce contexte qu’Edward, recueilli par sa tante, tente de se reconstruire et d’affronter la triste réalité qui constitue son quotidien.

Traiter le deuil sans verser dans le pathos, voilà le difficile défi relevé haut la main par Dear Edward, adaptation du roman N’oublie pas de vivre d’Ann Napolitano. Par sa manière de brosser les trajectoires de vies gravitant autour d’un seul et même événement, la série n’est pas sans rappeler 21 grammes d’Alejandro González Iñárritu ou encore Sept vies de Gabriele Muccino. Deux oeuvres qui ne se distinguent guère par leur finesse mais qui ont cette même appétence pour le récit choral à forte teneur en émotions. La comparaison s’arrête toutefois là tant Dear Edward se fait fort de ne pas céder aux facilités lacrymales induites par son sujet. Autour d’Edward interprété par le jeune Colin O’Brien, formidable de subtilité et de retenue, on retrouve une galerie de personnages tout aussi attachants, de la tata baba cool à la mère de famille découvrant la double vie de son défunt mari, chacun joue sa partition à la perfection avant de converger de la plus belle des manières.

Récit pluriel sur la résilience et véritable ode à la vie, Dear Edward est un petit bijou d’humanité. Jolie surprise de ce début d’année, la série est à découvrir à raison d’un épisode par semaine, c’est bien suffisant pour éviter le trop-plein d’émotions qui risque de vous submerger.

(Sur Apple TV + à partir du 3 février)