ANDRÉA BESCOND
VOTRE PREMIER SOUVENIR DE LECTURE?
« Mon premier grand souvenir est Une vie, de Maupassant. J’avais déjà beaucoup lu avant, notamment les Agatha Christie… Non, finalement, le premier souvenir, c’est elle. Des lectures sous les draps à la lampe de poche :
Les Pendules, Ils étaient dix [ex-Dix petits nègres]… Je devais avoir 9 ou 10 ans. Ce souvenir, c’est l’adrénaline, l’interdit. Je lisais des heures au risque de me faire surprendre. Après, il y a eu Le Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux. Enfant, j’ai beaucoup lu de romans policiers. Moins aujourd’hui. Et si je m’y remettais ? »
L’OUVRAGE QUE VOUS OFFREZ?
« La Petite Fille sur la banquise d’Adélaïde Bon. Je l’ai offert à des personnes qui, comme moi, ont vécu la pédocriminalité ou l’inceste. Ce livre m’a beaucoup touchée. Il est formidablement écrit. »
LE ROMAN AUQUEL VOUS PENSEZ SOUVENT?
« Ceux d’Amélie Nothomb. Et Une vie de Maupassant. L’existence douloureuse et pleine d’espoir de Jeanne, l’héroïne, m’a toujours accompagnée. La simplicité de Maupassant est admirable. J’aime la littérature classique et accessible. Le génie, c’est de pouvoir toucher tout le monde. M. Touzard, au collège à Moissac, nous avait donné ce livre à lire. Un jour, en rendant les rédactions, il m’a dit que j’écrirais. »
UN CLASSIQUE QUI VOUS TOMBE DES MAINS?
« Le Père Goriot de Balzac… un enfer. Eugénie Grandet, ça a été, mais Le Père Goriot, une torture! Sur ce coup-là, j’ai arnaqué M. Touzard en trouvant des renseignements sur le livre sans l’avoir lu. Je m’y remettrai peutêtre quand je serai vieille… Mais ce n’est pas sûr. »
LE DERNIER LIVRE ACHETÉ?
« Cher connard de Virginie Despentes. J’ai beaucoup ri. La question qu’elle pose – comment devient-on un homme ? – est aussi celle que je pose dans mon roman. J’achète également tous les livres de femmes qui témoignent. Parce qu’il faut continuer à transmettre cette parole. »
➜ À noter aussi la sortie en salles, le 26 avril prochain, de son long-métrage Quand tu seras grand (coréalisé par Éric Métayer).
Après la danse, le théâtre et le cinéma, voici venir la littérature. Dans Une simple histoire de famille, l’autrice des Chatouilles raconte trois destins, deux femmes et un homme bousculés par les secrets et le désir de vengeance. Elle nous ouvre sa bibliothèque.