L’humeur de Jérôme Garcin
Le 15 janvier 2009, le commandant de bord Chesley Sullenberger, que tout le monde appelle « Sully », pose en catastrophe sur le fleuve Hudson, en plein New York, l’A320 qu’il pilote et dont les deux moteurs sont en feu. Les 155 personnes à bord, passagers et membres d’équipage, sont saines et sauves. D’un seul élan, les médias et avec eux tous les Américains désignent Sully comme un héros. Las, une commission d’experts, à grand renfort de simulations et d’algorithmes, prétend qu’il aurait pu et dû agir autrement. Sous la direction de Clint Eastwood, « Sully » (en salles le 30 novembre), incarné à la perfection par Tom Hanks, devient la mise en cause ironique du tout-technologique et prend des allures d’autoportrait. Celui d’un cinéaste qui, à 85 ans, donne une impulsion nouvelle à son art.