Baratinez-moi
ESSAI COLLECTIF, TRADUIT DE L’ANGLAIS (ÉTATS-UNIS) PAR CHRISTOPHE LUCCHESE, ZONES SENSIBLES, 80 P., 12 EUROS.
DE LA RÉCEPTION ET DÉTECTION DU BARATIN PSEUDO-PROFOND,
Cet essai collectif, signé par six chercheurs en psychologie, est d’une lecture difficile, mais s’attaque à un sujet d’actualité : le « baratin pseudo-profond », qui « n’a jamais été aussi présent », dans la politique, l’entreprise, la littérature, la science. Les chercheurs définissent le baratin comme un énoncé « destiné à impressionner, […] échafaudé en l’absence de préoccupation directe pour la vérité ». Ils ont soumis à leurs cobayes des phrases générées par algorithme, comme « l’inexplicable entreprend des expériences intrinsèques », et des phrases écrites par des baratineurs (« la matière est l’expérience en conscience d’une réalité immatérielle plus profonde », de l’écrivain Deepak Chopra), et leur ont demandé de les noter sur une échelle de profondeur. Il s’est trouvé des gens pour les trouver vraies et pénétrantes. Les auteurs étudient les mécanismes mentaux qui déterminent notre plus ou moins grande réceptivité aux âneries. Et ils nous mettent en garde : nous sommes tous des baratineurs.