Un été morose
SOUDAIN L’ÉTÉ DERNIER, DE TENNESSEE WILLIAMS. JUSQU’AU 14 AVRIL, ODÉON-THÉÂTRE DE L’EUROPE, PARIS-6E, RENS. : 01-44-85-40-40.
Ce n’est pas la faute de Stéphane Braunschweig si le spectacle ennuie. Signalons au passage la beauté de son décor, une jungle luxuriante poussant entre les murs capitonnés d’une immense cellule d’hôpital psychiatrique. Tout au plus peut-on lui reprocher une distribution un peu faible. Remarquez que malgré des têtes d’affiche comme Elizabeth Taylor, Katharine Hepburn et Montgomery Clift, le film tiré de la pièce de Tennessee Williams par Joseph Mankiewicz est loin d’être aussi palpitant qu’« Un tramway nommé Désir ». La monotonie de « Soudain l’été dernier » tient à sa forme. C’est une pièce trop descriptive, trop indirecte. Le drame (le meurtre et le dévorement du pédophile par de petits mendiants affamés) s’est produit avant le commencement. Tout ce qu’on y voit, c’est la séance de narcoanalyse pratiquée pour obtenir de l’unique témoin sa relation de l’événement. Mais si la narration convient au roman, au théâtre l’acteur doit avant tout agir, comme son nom l’indique.