L'Obs

EMPRUNTER RESTERA PEU CHER CETTE ANNÉE

Les taux remontent, mais très légèrement. Quant aux banques, pressées d’attirer de nouveaux clients, elles maintienne­nt pour 2017 des offres de crédit favorables aux acquéreurs

- Par AGNÈS MOREL

Les courtiers sont formels : 2017 sera encore dynamique, malgré les élections présidenti­elles qui ralentisse­nt traditionn­ellement le marché. Il faut dire que l’on emprunte encore en moyenne, en mars, à 1,60 % sur 20 ans. La légère remontée des taux depuis novembre dernier (+ 0,3 point en moyenne) a provoqué un sursaut chez les acquéreurs, trois fois plus nombreux que l’an passé. Et les banquiers répondent présent. Voyant se tarir les demandes de rachat de crédit, après deux ans de forte activité, ils misent sur le prêt immobilier pour atteindre leurs objectifs 2017, très ambitieux. Et ce malgré la hausse des obligation­s assimilabl­es du Trésor (OAT), l’indice de référence. « Les banques font le choix de ne pas la répercuter afin de capter de nouveaux clients, à qui elles pourront vendre, sur du long terme, des comptes bancaires, des assurances-vie, des produits d’épargne. Résultat : la courbe des taux devrait être très modérée et devrait même se tasser au printemps, au plus fort de la saison immobilièr­e », analyse Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinanc­er.com. « Et pour décrocher ces taux, les acquéreurs doivent jouer avec ces contrepart­ies », conseille Cécile Roquelaure, directrice de la communicat­ion d’Empruntis. Des clients qui restent encore en position favorable, puisque les taux moyens restent très bas. « Il n’y a rien d’affolant, cette légère remontée ne devrait pas nuire aux acquéreurs, lesquels verront, tout au plus, leur durée d’emprunt se rallonger un peu, par exemple sur 17 ans au lieu de 15 », encourage Joël Boumendil, fondateur d’ACE Crédit. D’autant plus s’il s’agit de clients dits « à potentiel », justifiant d’une épargne, d’un CDI et de perspectiv­es d’avenir prometteus­es : face à l’afflux des demandes, ces profils sont traités en priorité et obtiennent des taux minimes, voire des décotes de 0,30 point. Des conditions légèrement moins avantageus­es qu’en 2016, car les banques savent qu’elles ne pourront effectuer de marges ni sur les renégociat­ions ni sur l’assurance emprunteur (amendement Bourquin). Mais rassurez-vous : toutes accueillen­t volontiers les primo-accédants, qui se manifesten­t à nouveau avec la reconducti­on du prêt à taux zéro (PTZ), ou les investisse­urs, dopés par le dispositif Pinel. Mais il ne faudrait pas trop tarder : « Avec le retour de la croissance, et donc celui de l’inflation, les taux et les prix pourraient remonter l’an prochain », avertit Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi. Ce qui pourrait bloquer le marché.

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