L'Obs

COMMENT ÊTRE SÛR DE PAYER LE JUSTE LOYER

Dans certaines zones, les propriétai­res ne peuvent plus décider librement du montant du loyer. En cas d’abus, le locataire dispose de recours pour ne plus payer de surplus

- Par CÉLINE FAUCON

La loi Alur du 24 mars 2014 a déjà porté quelques fruits à Paris : le ministère du Logement constate une baisse moyenne de 40 € sur les loyers excessifs et estime qu’un tiers des nouveaux entrants ont vu leur loyer diminuer entre août 2015 et juillet 2016. Même son de cloche du côté de l’Observatoi­re des loyers de l’agglomérat­ion parisienne (Olap) : l’an dernier, la hausse du loyer constatée à la relocation a été de +1%, son niveau le plus faible depuis 2001 ! L’améliorati­on est donc là pour les locataires, mais elle n’empêche pas les abus, surtout dans des villes réputées avares de petites surfaces (à Lille, un studio se loue entre 15 et 17 €/m2 quand le prix d’un 4-pièces plafonne à 10 €/m2), d’autant plus quand les biens sont directemen­t gérés par les propriétai­res. A Paris, 77% des annonces des agences sont aujourd’hui en conformité avec la loi – contre seulement 51 % des annonces de particulie­r à particulie­r, selon une étude réalisée par l’associatio­n de défense des consommate­urs CLCV. Gilbert Chouchana est bien placé pour le savoir: depuis 2015, l’agence Laforêt qu’il dirige dans le 14e arrondisse­ment de Paris aide les bailleurs à se mettre en conformité avec la loi. Il a réussi à convaincre le propriétai­re d’un 2-pièces de 30 m , près de Pernety, à réviser le montant de son loyer de 1100 à 950€, mais2il peine encore avec celui d’un 14-m2 rue Brézin, dont le propriétai­re rechigne à renoncer aux 200 € de trop qu’il demandait à son ancien locataire. La pénurie de petites et de moyennes surfaces dans les zones tendues joue en défaveur des locataires. « Quand il signe un bail, le locataire est d’abord content d’avoir réussi à trouver un logement et ne songe pas tellement à contester le montant de son loyer », explique Michel Fréchet, de la Confédérat­ion générale du logement (CGL). A tort, visiblemen­t. Mieux informé, le locataire saurait qu’il peut, en cas de désaccord, faire appel à la commission départemen­tale de conciliati­on (CDC) pour demander une réduction du loyer, contester une surévaluat­ion au renouvelle­ment du bail ou pour remettre en question le bien-fondé des complément­s de loyer – une exception floue et controvers­ée à la loi Alur qui permet aux propriétai­res de gonfler la valeur locative de leurs biens. Mais rares sont les locataires à engager des procédures administra­tives et juridiques pourtant gratuites. La CDC de Paris a beau constater une montée en charge régulière des saisines des locataires visant à diminuer leur loyer, fin 2016, celles-ci ne représente­nt encore que 14% des plaintes qu’elle enregistre. Plus d’infos sur www.encadremen­tdesloyers. gouv.fr et, pour les loyers pratiqués ville par ville, sur www.observatoi­res-des-loyers.org

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