LES HOMMES DU FEU PAR PIERRE JOLIVET
Comédie dramatique française, avec Roschdy Zem, Emilie Dequenne, Michaël Abiteboul (1h30).
C’est avec une femme que Pierre Jolivet nous conduit chez les hommes du feu : Bénédicte (Emilie Dequenne), adjudant-chef, intègre la caserne dirigée par Philippe (Roschdy Zem), dans l’Aude. L’été, entre les incendies de forêt et le machisme ambiant, elle doit faire face à plusieurs défis. Une enquête sur sa responsabilité lors d’une intervention mal menée sert de fil narratif, trop faible pour qu’on s’y intéresse. En revanche, la chronique du quotidien en caserne et sa galerie de personnages partagés entre leur vie privée et les exigences du métier, l’euphorie des missions réussies et le regret des vies qu’on n’a pas sauvées, le danger et la camaraderie nous donneraient presque envie de rejoindre les troupes. Comme souvent chez Jolivet (« Ma petite entreprise »), le casting est impec, et le microcosme décrit, un moyen de parler de notre société. Ici, cela va d’une Africaine sans papiers sur le point d’accoucher au fils d’un haut fonctionnaire soupçonné de pyromanie. Les scènes d’intervention sont remarquablement mises en scène, mais les dialogues appuyés sont d’un didactisme de téléfilm. Le cinéaste semble un peu dépassé par le citoyen de gauche.