LE propre de l’homme
Parfums de coton frais pour garçons tout nets.
Comment sentir bon le t-shirt propre en toute occasion.
Versatile, genderfluid, idoine à tout âge, c’est en quelque sorte le réglage par défaut de la fibre. Porté au plus près du corps et témoignant de son hygiène, le coton blanc est l’un des codes visuels les plus évidents de la propreté. Si tant est qu’il ait un parfum, ce sera donc forcément le plus petit dénominateur commun du sent-bon : l’odeur du propre, code olfactif précis de notes capables de distinguer l’homme de la bête.
La chemise bien repassée
Si le mâle actuel sent « le propre, la lavande et le verbe d’antan » comme Les Vieux de Jacques Brel, c’est que ladite lavande lui collait déjà à la peau à l’époque où Jules César enfilait sa première toge. Utilisée dès l’antiquité en guise de Soupline, elle tire son nom du verbe latin lavare, d’où son association à la propreté. Or, contrairement aux marquis poudrés qui ne rechignaient pas à fleurer l’eau de rose, les bourgeois du XIXE siècle ne peuvent guère embaumer sous peine de mettre en cause leur virilité. Senteur salubre par excellence, la discrète lavande, anglaise de préférence, devient donc au gentleman ce qu’est l’impeccable chemise blanche : le signe du chic par soustraction (« La véritable élégance consiste à ne pas se faire remarquer », décrétait Beau Brummell). D’où le succès pérenne de la famille olfactive des fougères, du nom de la Fougère royale d’houbigant (1882), associant à la lavande la fraîcheur rosée du géranium et les facettes foin-tabac de la coumarine. De l’inénarrable Brut de Fabergé (variante pastaga/médaille sur le poitrail) à l’indétrônable Mâle de Jean Paul Gaultier (icône queer qui peut aussi se porter au premier degré), voilà plus d’un siècle que cette note de savon à barbe old school squatte les épidermes virils. Du coup, cette foisonnante famille se prête, autant que la chemise blanche, à tous les twists olfactifs. Façon dandy Belle Époque ou garçonne des Années folles avec Boy, hommage au grand amour de Chanel, la fougère est rendue par Olivier Polge à sa forme androgyne originelle. Coupée chic et schuss dans une étoffe alliant la netteté de l’aromatique (sauge sclarée, menthe poivrée, lavande), le droit fil du boisé (vétiver, patchouli) et la souplesse du musc dans Montblanc Legend Night d’antoine Maisondieu et Olivier Pescheux. Ou bien relookée en streetwear chic par François Demachy dans Dior Homme Sport nouvelle formule, bolide hybride fougère-cologne filant sur un axe très frais pamplemousse-vétiver.
senteur salubre par excellence, la discrète lavande devient donc le signe du chic par soustraction
Il est flasque ton t-shirt.