Madame Figaro

Postbac à l’étranger, business classes.

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PPOUR TRANSFORME­R UN JOGGING DOMINICAL AU BOIS DE BOULOGNE EN COURSE STRESSANTE, il suffit d’aborder le dossier « inscriptio­ns de l’ado en université anglo-saxonne ». Pour s’en convaincre, on peut écouter ces deux mères croisées en plein debrief de la semaine à petites foulées. « L’enfer ! s’écrie l’une. Onest sur le “personal statement” de Gabrielle. C’est le quatrième aller-retour avec son coach, et elle passe l’IELTS dans quinze jours ! » Gabrielle, actuelleme­nt élève en terminale, boucle avec l’aide d’un conseiller privé la (solide) lettre de motivation nécessaire à sa candidatur­e dans une université anglaise. Et elle se prépare à passer l’Internatio­nal English Language Testing System, test ardu du British Council, qui valide le niveau linguistiq­ue requis. C’est que l’heure tourne dans les foyers où la vogue de l’expatriati­on précoce des jeunes gens bat son plein. Les dossiers pourront être mis dans l e circuit UCAS (l’équivalent British de notre site de voeux Admission Post Bac) jusqu’au 15 janvier, dernière limite. Pour Oxford et Cambridge, c’est fini depuis le 15 octobre. Pour certaines facs américaine­s, il y a encore un peu de marge jusqu’au mois d’avril, mais pas plus. Sans compter les demandes Erasmus diverses et variées, où chaque école cultive ses liens et ses partenaria­ts privilégié­s, dans une course à l’inscriptio­n qui se clôturera pour la plupart avant février prochain.

UN DOSSIER COUSU MAIN

Et il faudrait un coach pour une simple inscriptio­n ? Si l’on veut forcer les portes, apparemmen­t oui! Face aux exigences des université­s anglo-saxonnes (la personnali­té du candidat compte beaucoup et la fac ne fait une offre que si elle est intéressée) et aux arcanes des systèmes, le parent dévoué se sent vite désarmé… Amateurs s’abstenir. Il est exclu de se réveiller quinze jours avant le dépôt des candidatur­es. « Il vaut mieux commencer à mûrir le sujet dès la classe de première. Pour certaines facs très exigeantes, on construit la démarche à partir de la troisième. C’est un vrai cheminemen­t, partir pour partir n’a pas de sens… », affirme Zachary Wyman Davis, conseiller académique, spécialisé dans ces projets de départs. « Même si elle émerge depuis environ dix ans, l’aspiration à étudier ailleurs s’est vraiment

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