Fabuleux bestiaire.
Fascinés par les panthères, les lions et les tigres, les JOAILLIERS multiplient les interprétations virtuoses. Un répertoire INÉPUISABLE.
D DANS LE BESTIAIRE, LES FÉLINS ONT PAR-TICULIÈREMENT LA COTE. Les joailliers raffolent de leurs corps agiles se prêtant à toutes les prouesses. Tels des sculpteurs, ils cherchent à restituer la bête à l’affût ou bondissante, les pattes repliées ou les muscles tendus. Ils lui font prendre toutes les attitudes possibles : assise, demi-couchées, les pattes croisées, etc. Les lions, qui se trouvaient sur un manche de s abre j aponais du XIXe , aujourd’hui transformés en boucles d’oreilles par Marc Auclert, sont tellement contorsionnés qu’on ne distingue plus la tête des pattes. Les félins s’articulent facilement autour du poignet, du cou ou du doigt, comme chez Pietra Dura, Roberto Coin, Elise Dray, ou encore Solange Azagury-Partridge qui propose une version effrayante faisant écho à celle de Lalique pendant la période Art nouveau… Moins inquiétante, la bague de Dior oscille entre figuratif et abstraction : elle est forméeparune patte se terminant en queue. LE POTENTIEL CRÉATIF des félins incite certains j oailliers à en faire leur code de reconnaissance. Cartier est immédiatement associé à la panthère déclinée inlassablement depuis 1914 et rendue célèbre par la duchesse de Windsor. Aujourd’hui, c’est au tour de Chanel de s’approprier le lion, qui est le signe astrologique et le talisman de Mademoiselle Chanel, en lui dédiant entièrement sa dernière collection de Haute Joaillerie.