Madame Figaro

Portfolio : les divas du dressing.

CRÉATRICE, CONSULTANT­E OU JOURNALIST­E, CES GRANDES PRÊTRESSES DE LA MODE ONT ÉDIFIÉ CHEZ ELLES LES DRESSINGS LES PLUS FOUS. C’EST LÀ, DANS UN MONDE LUXURIANT ET SECRET, QU’ELLES CULTIVENT LEUR DIFFÉRENCE. POUR NOUS, ELLES OUVRENT LES PORTES DE CES TEMPLES

- PAR MARIE-SOPHIE N’DIAYE / PHOTOS THEODORA RICHTER

ALEXANDRA GOLOVANOFF

Journalist­e, elle anime l’émission « la Mode, la mode, la mode » sur Paris Première.

QUE CACHEZ-VOUS DANS VOTRE DRESSING ?

Une collection de blousons en cuir Balenciaga, une adorable valise à roulettes Chanel. Et tout et n’importe quoi : du collant résille rose à la veste autrichien­ne en passant par la salopette. AVEZ-VOUS UNE FASHION ADDICTION ?

Oui, plusieurs monomanies ! Quand quelque chose me plaît, en avoir un seul exemplaire n’est pas suffisant. C’est une quête de la pièce parfaite. LA PLUS BELLE PIÈCE DE VOTRE DRESSING ?

Un blouson noir recouvert de grosses paillettes Prada. Et aussi un smoking sur mesure Pallas ainsi qu’une chemise Charvet.

LES BASIQUES DE VOTRE DRESSING ?

Des jeans bleus, noirs, gris. Des pulls en cachemire à col rond : maintenant, j’ai les miens ! (NDLR : elle a lancé sa marque, Alexandra Golovanoff Tricots.) ORGANISATI­ON PSYCHORIGI­DE OU SAUVAGE ? Disons sauvage-ordonnée… Je range par catégorie les vestes, les manteaux, les robes et les jupes. Le reste est en pile par couleur. UNE ASTUCE OU UNE MANIE ?

Deux fois par an, j’élimine de mon dressing tout ce qui n’a plus ces trois qualités de base : belle couleur, belle matière, bonne coupe.

EMMANUELLE ZYSMAN

Créatrice de bijoux délicats en or et pierres précieuses ou semi-précieuses. QUE CACHEZ-VOUS DANS VOTRE DRESSING ? Ma timidité sous des choix très affirmés. Certains jours, la vie est une soirée costumée pour laquelle il faut une armure. AVEZ-VOUS UNE FASHION ADDICTION ? Collection et addiction sont l’alpha et l’oméga de mon vestiaire… Pour une allure masculine, je collection­ne cravates Hermès, chemises d’homme Uniqlo, pantalons oversized. Pour jouer la fille, mes robes Diane Von Furstenber­g, que je possède en quantité pharaoniqu­e, et mes escarpins Fifi de Louboutin, talons de 12 cm. LA PLUS BELLE PIÈCE DE VOTRE DRESSING ?

Un bracelet Delilah de Boucheron, en mailles d’or rose.

LES BASIQUES DE VOTRE DRESSING ?

Un trench Burberry, une veste en jean, un blouson en cuir, des bottines Pierre Hardy. ORGANISATI­ON PSYCHORIGI­DE OU SAUVAGE ? Psychorigi­de et névrotique. Les pulls empilés par couleur, les gants, collants et sous-vêtements classés dans des boîtes étiquetées.

UNE ASTUCE OU UNE MANIE ?

Mettre en pole position les vêtements de la saison en cours et les classer par famille.

YAZBUKEY

Créatrice de bijoux et d’accessoire­s pop.

QUE CACHEZ-VOUS DANS VOTRE DRESSING ?

Mon pèse-personne. Je le cache pour ne pas être tentée, sinon je me pèse tout le temps. AVEZ-VOUS UNE FASHION ADDICTION ?

Les kimonos d’Hervé L. Leroux, les chemises de Julien David. Mais ma plus grosse collection concerne les chaussures. J’en possède environ 350 paires. J’en ai qui ne sont pas à ma taille, mais que j’ai achetées car je les trouvais bien. LA PLUS BELLE PIÈCE DE VOTRE DRESSING ?

Un smoking Yves Saint Laurent, que je porte avec une chemise en soie violette.

LES BASIQUES DE VOTRE DRESSING ?

Les pantalons, depuis que j’ai perdu du poids… Je n’aime pas l’idée qu’on porte une pièce parce qu’elle est à la mode, sans se soucier de sa morphologi­e. J’aime les jeans skinny et les pantalons pattes d’éléphant très seventies que je porte avec une chemise.

ORGANISATI­ON PSYCHORIGI­DE OU SAUVAGE ?

Un bazar organisé. Je range par catégorie : les chemises avec les chemises, les robes avec les robes… En essayant d’aller du plus clair au plus foncé. Et pour les accessoire­s : un tiroir pour le Plexiglas, un pour le métal…

UNE ASTUCE OU UNE MANIE ?

Des Post-it collés partout pour que la femme de ménage s’y retrouve quand elle range. Jerseys, manches longues, manches courtes, sport…

CONSTANCE REBHOLZ

Cofondatri­ce de la maison de couture Rabih Kayrouz et du studio de création artistique Persona Éditions avec Sylvain Oger, son fiancé.

QUE CACHEZ-VOUS DANS VOTRE DRESSING ? Notre chat, Voltaire.

AVEZ-VOUS UNE FASHION ADDICTION ?

J’ai un temps collection­né les robes couture avec ma mère. Nous allions les chercher chez Françoise Auguet, dans sa mythique boutique Ragtime. Il n’y avait aucune limite à cette folie pourvu que la pièce soit exceptionn­elle… Cette collection a cessé lorsque je suis entrée en religion dans les maisons de couture.

LA PLUS BELLE PIÈCE DE VOTRE DRESSING ?

Ce sont celles qui racontent une histoire : le trench Burberry élimé de ma mère qui m’a fait aimer la pluie, une robe en mousseline léopard au succès ravageur, que Rabih avait dessinée pour moi un soir où ma confiance devait me faire défaut.

LES BASIQUES DE VOTRE DRESSING ?

Chemises en popeline Rabih Kayrouz ou Charvet, marinière de gondolier vénitien, pull en mérinos Uniqlo, jeans A.P.C. ORGANISATI­ON PSYCHORIGI­DE OU SAUVAGE ? Sauvage et désorganis­ée. L’important est que tout tienne et que Voltaire retrouve ses vêtements préférés.

UNE ASTUCE OU UNE MANIE ?

Les pulls rangés par couleur et les boîtes Muji pour les petites culottes.

DOMINIQUE DEROCHE

Ancienne directrice de la communicat­ion d’Yves Saint Laurent haute couture, elle est devenue consultant­e mode et travaille à la création des musées Saint Laurent. QUE CACHEZ-VOUS DANS VOTRE DRESSING ? Mes quarante-deux ans d’archives Yves Saint Laurent.

AVEZ-VOUS UNE FASHION ADDICTION ?

Les chaussures. J’en possède 250 paires, exclusivem­ent des Saint Laurent.

LA PLUS BELLE PIÈCE DE VOTRE DRESSING ? Mes deux smokings, indémodabl­es et justes en toute circonstan­ce.

LES BASIQUES DE VOTRE DRESSING ?

J’aime le noir, le fauve et le vert bronze. Pantalons en bas, et vestes, surchemise­s à nouettes, pulls ou tuniques en haut. ORGANISATI­ON PSYCHORIGI­DE OU SAUVAGE ? J’ai annexé le grenier de ma maison de Saint-Briac, en Bretagne, pour y installer mon dressing. On y accède par une porte dérobée. On se croirait dans les souks… UNE ASTUCE OU UNE MANIE ?

Je transporte vêtements d’été et d’hiver entre Paris et Saint-Briac, pour éviter d’avoir une pièce surchargée…

Une véritable transhuman­ce.

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