RACIL CHALHOUB FONDATRICE DE LA MARQUE DE SMOKINGS RACIL
Vos origines libanaises influencent-elles vos créations ?
Mes collections sont d’abord inspirées de l’ADN du smoking, l’une des plus belles pièces du dressing masculin dont Yves Saint Laurent avait imaginé une version féminine. Avec, en tête, l’influence du chic parisien, puisque j’ai grandi à Paris, et celle du Liban, où je revenais régulièrement avec mes parents pour les vacances.
Pourquoi le Liban est-il un foyer si créatif ? Parce que les femmes libanaises éprouvent un besoin impératif et systématique d’être parfaites en apparence – d’où cet attrait pour la sophistication. Sûrement aussi à cause de la magie que dégage ce pays : au mois de mars, par exemple, on peut skier le matin et se baigner dans la mer l’après-midi. Enfin, je pense que la création a été un refuge pour toutes les personnes qui ont connu les années difficiles de la guerre.
Qu’est-ce qui distingue les créateurs libanais ? Une certaine culture qui se reflète dans nos valeurs… La façon de traiter les gens, de les recevoir, le sens du partage, le respect pour les personnes avec qui nous travaillons. Les créateurs libanais offrent quelque chose de différent esthétiquement, ils ont beaucoup d’ambition et travaillent très dur pour obtenir une reconnaissance internationale. Connaître le succès dans leur pays est satisfaisant, mais ce n’est pas suffisant pour eux.
Connaître le succès dans son pays n’est pas suffisant