Décryptage : le Salon international de la haute horlogerie à l’heure des valeurs sûres.
CETTE 27E ÉDITION CONFIRME UN RECENTRAGE SUR L’ESSENTIEL. LES COLLECTIONS FONT LA PART BELLE À LA CLIENTÈLE FÉMININE. TOUR D’HORIZON DES TENTATIONS.
PREMIER SALON DE L’ANNÉE, le SIHH, qui s’est tenu à Genève en janvier, permet de prendre le pouls d’un marché touché par le contexte international. Aux cassandres prédisant un Salon morose, ce cru 2017 s’est révélé une réplique évidente. Étoffé à trente marques, dont treize représentantes de la « nouvelle horlogerie », le SIHH a ouvert pour la première fois ses portes au public. « Cette déci- sion va dans le sens de l’Histoire et de la transparence exigée parles clients », explique Fabienne Lupo, directrice générale du Salon. Le dernier jour, 2 500 personnes ont ainsi découvert en avant- première de fascinantes créations. Avec ces phases de lune aux teintes profondes poétisant leurs cadrans, les modèles blancs à lunette sertie D aV in ci, d’IWC, ou àindexdi amants, de Baume & Mercier, offrent une alternative classique. Nombreuses, les montres à sonnerie ont réuni collectionneurs et néophytes chez Cartier, Greubel Forsey, A. Lange & Söhne, Vacheron Constantin et Speake-Marin. Aux côtés de ces chefs-d’oeuvre de micromécanique, les garde-temps mariant différents métiers – émailleurs, gra-
veurs... – ont, eux aussi, suscité l’émerveillement. Décoré grâce à quatre techniques d’émaillage, un cadran Van Cleef & Arpels s’anime d’un papillon dont les battements d’ailes, jusqu’à dix-neuf par heure en aléatoire, semblent prêts à frôler leur spectateur. L’émail grand feu et l’émail polychrome permettent à Vacheron Constantin de rendre un bel hommage à Copernic dans une captivante carte céleste. Martelé selon un ancien procédé florentin, l’or de la Royal Oak, d’Audemars Piguet, offre un scintillement inédit ; ciselé par les joailliers chaînistes de Piaget, il se métamorphose en dentelle sur une montre manchette signature. Flammé à différentes températures chez Cartier, le métal précieux dessine une panthère sauvage digne d’un hologramme. Parallèlement à ces démonstrations de haute horlogerie, les maisons continuent à vouloir séduire les femmes, imaginant pour cela de nombreux détails. Dotée d’une sonnerie cristalline, la nouvelle Rendez-Vous Sonatina, de Jaeger-Le-Coultre, devrait ainsi éviter bien des retards. Parmigiani Fleurier féminise sa Pantographe à aiguilles télescopiques avec de l’or rose, et A. Lange & Söhne dote sa Saxonia d’un boîtier de 35 millimètres à cadran de nacre. Réédition d’une montre de 1983, la collection Panthère, de Cartier, joue la multiféminité à travers une large déclinaison de modèles : deux tailles, en or jaune, rose ou gris, en acier, en pavés de brillants ou décorés d’émail noir. Celles qui aiment se démarquer jusqu’au poignet seront comblées : bracelet en truite du Pays basque chez Baume & Mercier, ou même en crapaud sur une montre au cadran en roche certifiée du volcan Eyjafjallajökull chez Romain Jerome. Revendiquer une touche vintage avec la Montblanc 1858 en bronze, afficher son amour des océans avec le modèle inspiré de la méduse de MB & F devient alors facile, tout comme remettre les pendules à l’heure du cent pour cent Swiss made avec les montres sans logo de H. Moser & Cie.