Madame Figaro

LE POÈME VISUEL de Lisa Mitchell

- PAR VALERY DE BUCHET. CINÉMA : MARILYNE LETERTRE. CONTEMPORA­IN : ANNE-CLAIRE MEFFRE. SÉRIE : ARIEL MAUDEHOUS. BUZZ : LAETITIA CÉNAC. À NE PAS RATER, MUSIQUE : PAOLA GENONE.

Drapée dans son long manteau en soie indienne, elle brille autant qu’elle se dérobe. Regard enfantin et incandesce­nt, armée de sa guitare Gibson, Lisa Mitchell joue sur la dualité : un timbre de voix cristallin, des envolées suraiguës à la Björk et des plongées dans des narrations musicales d’une noirceur fascinante, évoquant PJ Harvey. « Gipsy », comme elle se définit, toujours entre Londres et Melbourne, cette songwriteu­se anglo-australien­ne de 26 ans sort son troisième album. Incisif et planant, kaléidosco­pe pop, rock, électro et ethnique, « Warriors » est à l’image de cette artiste polyvalent­e. Élevée dans une ferme à trois heures de route de Melbourne, Lisa compose depuis l’âge de 8 ans : « Mon père, médecin et guitariste écossais, m’a dévoilé les secrets de Dylan, de Joni Mitchell et des anciennes folk songs », confie-t-elle. Surdouée, elle enchaîne les écoles d’art – le dessin est sa seconde passion –, les voyages, passe de la folk à « un groupe punk que j’ai formé à 13 ans ». Depuis le succès de son premier album, à 17 ans, Lisa Mitchell est la protégée de producteur­s comme Sacha Skarbek (Adele) ou Eric J (Chet Faker), et de musiciens tels que le batteur Matt Johnson (Jeff Buckley, St. Vincent) qui font résonner son « Warriors » comme un doux cri. Une prière pop où elle invoque l’art, la nature et Andy Warhol, son héros qui habite le clip onirique de « Warhol », où Lisa Mitchell apparaît, magnifique en guerrière celtique, le visage teinté de coups de pinceaux bleus.

Warriors, PIAS.

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