2 EXPOSITIONS A NE PAS RATER
À MURANO LORIS GRÉAUD
“The Unplayed Notes Factory”
C’est un habitué de Venise, Loris Gréaud. En vrac : sa forêt d’arbres calcinés sculptés dans de la poudre à canon, la sculpture hyperréaliste d’un cachalot de 19 mètres, exécutée selon les descriptions faites dans le livre « Moby Dick », ou une espèce de chapelle d’anticipation, visible dix-huit mois à la Pointe de la Douane. Aujourd’hui, sous le commissariat de Nicolas Bourriaud, il propose de faire revivre la verrerie du Campiello della Pescheria (1), fermée depuis plus de soixante ans. Durant les sept mois de la Biennale, l’usine reprendra de nouvelles activités avec l’ambition alchimique de cristalliser le temps. À rebours du rythme effréné de la Biennale, le visiteur devra prendre le temps et faire le voyage à Murano. Immersive, performative et productive, l’oeuvre a tout d’un vaisseau fantôme.
À L’ABBAYE DE SAINT-GRÉGOIRE JAN FABRE
“Sculptures de verre et d’os, 1977-2017”
Après « Pietas », une exposition rassemblant cinq sculptures de marbre à la Nuova Scuola Grande di Santa Maria della Misericordia en 2014, Jan Fabre revient à Venise. Axée sur la notion de métamorphose, irriguée par une quête spirituelle, philosophique et poétique, cette exposition tourne autour de la question de la vie et de la mort. Les matériaux choisis, le verre et l’os – comme dans « Greek Gods In a Body Landscape » (3) et « Monk » (4) – disent la fragilité et la dureté de la vie. Une fois de plus, Jan Fabre lie l’animal à l’humain, faisant fusionner les corps, les teintant de son bleu Bic (2), comme pour « l’Heure bleue ». Des oeuvres à contempler lors d’une escale à l’abbaye, sur le Grand Canal.