Annie Leibovitz
À Arles, la Fondation Luma lance son Programme d’archives vivantes avec une exposition sur les jeunes années de la photographe Annie Leibovitz. Une première manifestation pour ce programme qui permettra aux artistes, chercheurs et visiteurs d’accéder toute l’année aux fonds de plasticiens, photographes, chorégraphes, cinéastes… « Les archives d’Annie Leibovitz, acquises par la Fondation Luma, sont un bon exemple, explique Matthieu Humery, le directeur de ce programme. Elle est toujours active, beaucoup de ses photos sont des icônes. Et elle est très organisée : tous les supports de l’image, du négatif au tirage d’exposition, ainsi que ses notes de travail, sont classés et répertoriés de manière extraordinaire. » L’expo retrace ses débuts, de 1968, alors qu’elle n’a pas 20 ans et est étudiante au San Francisco Art Institute, à 1983, lorsqu’elle quitte le magazine « Rolling Stone » pour signer avec « Vanity Fair ». On y voit son processus de création, son cheminement personnel, qui colle aux années 1970, une période charnière de l’histoire des États-Unis : Annie Leibovitz couvre les manifestations contre la guerre du Vietnam, les élections présidentielles, la chute de Nixon, la tournée des Rolling Stones, et shoote l’image mythique de Yoko Ono et de John Lennon entrelacés, le jour de la mort de celui-ci en 1980. « Dans ses images, on trouve très vite sa liberté, sa capacité innée à saisir la personnalité des gens. Et on perçoit son évolution vers la mise en scène de ses modèles. » Elle a sélectionné elle-même les milliers d’images installées dans un parcours un peu labyrinthique qui reconstitue sa façon de travailler dans son studio new-yorkais, « comme une archéologie du moi ».
« Annie Leibovitz Archive Project #1: The Early Years », du 27 mai au 24 septembre, à la Fondation Luma, à Arles. luma-arles.org