Madame Figaro

/Confidenti­el : Lionel Shriver.

LA ROMANCIÈRE CULTE, AUTEUR D’“IL FAUT QU’ON PARLE DE KEVIN”, POURSUIT SA DISSECTION DES ÉTATS-UNIS – ET DE LA CELLULE FAMILIALE – AVEC “LES MANDIBLE”.

-

Votre nouveau roman en trois phrases ?

« Les Mandible » traitent d’argent. Les États-Unis sont en défaut de paiement sur leur dette publique, l’inflation s’envole. Quatre génération­s d’une famille américaine passent des plaintes sur le prix de l’huile d’olive à la lutte pour la survie.

Qu’aviez-vous en tête en l’écrivant ?

Rendre de façon aussi réaliste que possible ce qui arrive aux gens ordinaires, en particulie­r dans les villes, lorsqu’une économie explose et que leur devise perd toute valeur. Sans monnaie fonctionne­lle, la vie urbaine est impossible.

Le principal trait de votre caractère ?

Je m’énerve facilement et j’apprécie d’être énervée.

Celui dont vous êtes le moins fière ?

Mon emportemen­t. Parfois je m’emballe avant de connaître toute l’histoire, et ensuite, je suis penaude. Celui que vous détestez chez les autres ?

La pensée unique autosatisf­aite et agressive.

Votre luxe ?

Pouvoir choisir parmi une douzaine de poudres de piment extraforte­s pour mon pop-corn. Les trois basiques de votre dressing ?

N’importe quoi, du moment que je peux le porter quand je pédale. Votre truc antistress ?

Du vin rouge.

Votre devise ?

Qu’ils aillent se faire voir, on mourra tous.

Votre plus grande réussite ?

Avoir le gâteau et la cerise : être heureuse en mariage tout en remportant un passable succès dans ma carrière.

Le cadeau que vous offrez souvent ?

Des flacons de 500 grammes de piment et de poivre moulus.

Une mode qui vous agace ?

Je hais les jeans taille basse. Nous autres femmes avons été miséricord­ieusement débarrassé­es de cette mode, mais les hommes continuent de la suivre. Un objet indispensa­ble ?

Ma cigarette électroniq­ue. C’est une dépendance heureuse quand je suis devant mon ordinateur. Votre plus grande extravagan­ce ?

Le chauffage central. Nous ne l’avons allumé que deux fois cet hiver.

Votre voyage favori ?

Revenir à Brooklyn en avion pour jouer au tennis tout l’été. Quand mentez-vous ?

Je dis parfois à des amis que j’ai aimé leur livre, alors que ce n’est pas le cas. L’honnêteté en ces circonstan­ces est cruelle et vaine. Je l’ai appris à mes dépens. Qu’aimez-vous que les gens disent de vous ?

« Je ne pensais pas qu’elle était si drôle ! »

Votre mot préféré ?

Exécrable.

Si vous n’aviez pas été écrivain, qu’auriez-vous fait ?

Sculptrice de figures de céramique. Vous ne vous y attendiez pas, avouez !

« Les Mandible. Une famille, 2029-2047 », éd. Belfond. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Laurence Richard.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France