Lolita Chammah
Avant de la retrouver le 19 juillet dans le drame familial « Barrage » puis dans « Aurore », la mini-série noire de Laetitia Masson pour Arte, l’actrice est l’héroïne de « Drôles d’oiseaux », d’Élise Girard. La réalisatrice de « Belleville Tokyo » l’y a imaginée ingénue rêveuse et amoureuse d’un libraire parisien octogénaire et mystérieux.
“Madame Figaro”. – Pourquoi le scénario d’Élise Girard vous a-t-il séduite ?
Lolita Chammah. – On dirait un film ressurgi de la Nouvelle Vague, avec cette image élégamment désuète, ces costumes, ces décors parisiens, et la façon dont Élise raconte la masculinité et la féminité. Laquelle se manifeste ici dans une forme de douceur, de grâce, d’innocence, en contraste avec une féminité moderne.
Mavie, votre personnage, est en décalage avec son époque.
Elle n’a pas de portable, noircit des carnets dans des cafés et s’éprend de cet homme âgé joué par Jean Sorel qui, lui aussi, donne l’impression de sortir d’un film d’antan, de Cinecittà. Il y a un aspect intemporel, presque anachronique dans « Drôles d’oiseaux », mais aussi un caractère littéraire presque truffaldien.
Cette histoire est aussi pleine de fantaisie. Une qualité qui jalonne votre filmographie.
On me propose beaucoup de rôles hors de la réalité : je dis souvent que Mavie a glissé de la lune ! Pourtant, je pense être ancrée dans mon époque, dans la vie : j’ai un enfant, un quotidien rempli… Mais ce qu’on dégage et ce qu’on exprime nous échappe.
Est-il vrai que vous avez pensé les costumes avec la réalisatrice ?
Oui, et avec l’aide de la marque Agnès b. Il s’agit d’un projets à petit budget écrit pour moi. Il y a, de fait, une sorte de fusion qui se crée, quelque chose d’intime qui me tient à coeur.
Drôles d’oiseaux, d’Élise Girard, avec Lolita Chammah, Jean Sorel, Virginie Ledoyen…