Madame Figaro

Chiara Corazza, émissaire des femmes.

LA NOUVELLE DIRECTRICE GÉNÉRALE DU WOMEN’S FORUM OEUVRE DANS LE MONDE ENTIER POUR UNE VRAIE PARITÉ.

- PAR MORGANE MIEL / PHOTO LÉA CRESPI

Uheures. ne heure de réveil ? Quatre heures comme onze

Cela dépend du décalage horaire et du pays.

Le pitch de votre poste ? Directrice générale du Women’s Forum depuis décembre 2016, je suis chargée de l’équipe organisatr­ice, du fil rouge des programmes, de la gestion financière, de la recherche de partenaire­s. Je suis aussi là pour ouvrir des portes, créer des passerelle­s entre les pays. Avec Clara Gaymard, présidente du Forum, nous travaillon­s avec une ambition commune : s’engager pour avoir un impact durable.

Citoyenne du monde ? Le Women’s Forum se décline cette année dans trois grandes villes : à Mexico (en avril dernier), à Rome, les 26 et 27 juin, et, pour la première fois, à Paris, les 5 et 6 octobre. Durant trente-trois ans, je me suis occupée du rayonnemen­t de l’Île-de-France et de Paris (NDLR : notamment comme directrice générale de Paris-Île-de-France Capitale Économique). L’an prochain, nous irons à Toronto et à Singapour. De nationalit­é anglo-italienne, j’ai grandi auprès d’une grand-mère autrichien­ne et d’une nanny allemande. Je parle cinq langues. J’ai toute ma vie travaillé à l’étranger.

Des résultats à donner ? Le Women’s Forum, ce sont environ 1 500 participan­tes en France chaque année – idem à Mexico –, avec une équipe d’une dizaine de personnes et un budget de 5 à 6 millions d’euros par an. Nous ne sommes pas encore à l’équilibre ; je viens d’arriver : les résultats sont perfectibl­es !

S’il faut remonter à l’origine ? Trois soeurs qui rêvent de changer le monde. L’une de nous, envoyée volontaire de l’ONU, a vécu huit ans sous les bombes à Sarajevo. Avec un père économiste et une mère psychologu­e, j’ai toujours pensé qu’il fallait faire quelque chose d’utile.

Un mentor ? Des gens m’ont fait confiance. D’abord la directrice du « Daily Mail » américain, où j’ai commencé à 17 ans comme journalist­e. Puis le directeur d’« Il Globo », qui m’a confié, à 20 ans, le portrait de Margaret Thatcher.

Des accélérate­urs de parcours ? Tout juste diplômée de la faculté de sciences politiques de Rome, je suis venue vivre en France par amour. J’y ai rencontré en 1985 Michel Giraud, alors président de la région Île-de-France. Le lendemain, je montais mon premier conseil d’administra­tion de Metropolis et, pendant des années, j’ai construit des accords de coopératio­n entre la région et le monde (Pékin, Hanoï, Moscou, Varsovie…).

Un atout majeur ? Ma solide constituti­on. Je me suis arrêtée trois jours pour la naissance de ma fille, deux pour celle de mon fils. Dans un monde d’hommes, à l’époque, je n’avais pas le choix. Je n’étais pas souvent à la maison. Mais mes enfants savaient que s’ils avaient un problème je démissionn­erais dans la minute pour être là.

Que transmettr­e aux femmes ? Si elles veulent porter un projet, qu’elles le disent. Une dose d’inconscien­ce, cela peut changer une vie.

Ce qui vous met en forme ? L’adrénaline !

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