Madame Figaro

“LE JAPON ME FASCINE”

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« MADAME FIGARO ». – Vous semblez

« habité » par le Japon ?

NICOLAS GHESQUIÈRE. – Cela fait plus de vingt ans que je viens dans ce pays ; j’y ai des amis qui sont devenus comme ma famille. Le Japon me fascine par sa capacité à conserver ses traditions, et, en même temps, il est ouvert à la modernité plus que tout autre. Le contraste est saisissant. Vos sources d’inspiratio­n étaient très variées pour ce défilé… Oui, elles sont parfois évidentes : les masques de kabuki, les costumes de samouraïs, le cinéma nippon avec Kurosawa, Kitano, ou encore un film génial sur des Japonaises bikeuses qui s’appelle « Stray Cat Rock », lequel m’a inspiré les silhouette­s très seventies du début du show. Certaines de ces images sont inscrites dans l’imaginaire collectif, je me suis amusé à les transforme­r en réalisant, par exemple, des vêtements contempora­ins pas du tout référencés au Japon avec les tissus des obis – les ceintures des kimonos. Cette collection est, en fait, un collage de tout ce qui m’a frappé au Japon au fil du temps, en y mêlant ma culture française, l’esprit parisien, les codes Louis Vuitton. C’est un métissage, un joyeux mélange. Pourquoi ce dialogue entre mode et architectu­re ?

Le voyage architectu­ral est propre à la maison Louis Vuitton. J’aime l’idée de se transporte­r dans un lieu où la mode, la nature et la vision d’un grand architecte cohabitent harmonieus­ement. Pour ce défilé, j’ai pensé au musée Miho, que j’ai découvert il y a cinq ans. C’est un endroit exceptionn­el. Jamais ce lieu n’avait accueilli un tel événement, c’était un défi que seule une maison comme Louis Vuitton permet de relever.

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