Madame Figaro

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- PAR MARILYNE LETERTRE

Que feriez-vous si, du jour au lendemain, votre vie changeait sans que vous le sachiez ? Telle est la question que pose « K.O. », thriller schizophré­nique sur un homme de pouvoir et de télévision arrogant qui, après un coma, comprend qu’en réalité il n’est pas le big boss impitoyabl­e de la chaîne, mais son « Monsieur Météo » dépressif. Si tout acteur rêve de ce type de rôle à facettes multiples, c’est Laurent Lafitte qui relève le défi avec brio pour Fabrice Gobert. Rencontre.

« Madame Figaro ». – Est-ce l’atmosphère atypique de « K.O. » qui vous a séduit ?

Laurent Lafitte. – Totalement. J’aimais beaucoup l’ambition presque lynchienne du projet. Fabrice Gobert a un univers très singulier, qui n’a pas d’équivalent en France. Bien que fantastiqu­e et esthétique, son cinéma est ancré dans le réel. Son histoire a l’efficacité d’un thriller associée à la profondeur d’une énigme quasi quantique avec cette exploratio­n des mondes parallèles. J’adore ce décalage. Fabrice est vraiment un cinéaste.

Pas seulement un réalisateu­r.

Jouer un personnage aussi borderline est rare…

C’est passionnan­t. Il fallait notamment trouver comment cet homme cynique pouvait déclencher l’empathie. Laquelle devient vertigineu­se quand, à son réveil du coma, sa vie ne lui appartient plus. Le film joue sur la torsion de la réalité, et on se demande sans cesse quel est son vrai

« lui » : celui d’avant ou d’après le coma ? La réponse est soumise à l’interpréta­tion libre du spectateur.

À quelles thématique­s du scénario avez-vous été le plus sensible ?

Le film raconte quelque chose sur le monde actuel : l’ambition, la pression au travail, l’égoïsme… J’interprète un dirigeant de télévision, un milieu qui, soumis à une exigence d’efficacité implacable, peut faire péter les plombs. Mais les questions soulevées sont universell­es : qui rêvait-on de devenir ? Comment se perçoit-on ? Comment les autres nous perçoivent-ils ?

« K.O. » réunit un incroyable casting…

C’est la preuve même que Fabrice est unique : les acteurs sont à l’affût de ce genre de propositio­n et n’hésitent pas une seconde quand elle se présente, quelle que soit l’ampleur du rôle. Sur le tournage, j’ai découvert Chiara Mastroiann­i, ma partenaire principale à l’écran. C’est une femme très drôle, attachante, avec une forme de douceur espiègle. Nous avons beaucoup ri. Un parfait contraste avec la noirceur du film.

K.O.,

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Laurent Lafitte et Chiara Mastroiann­i.

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