Madame Figaro

Yael Aflalo.

LA FONDATRICE DU LABEL CALIFORNIE­N REFORMATIO­N RÉVOLUTION­NE LA MODE RESPONSABL­E.

- PAR SOPHIE ABRIAT / PHOTO CELESTE SLOMAN

Une heure de réveil ? Celle de ma fille de quelques mois : 6 heures… Le pitch de votre poste ? En 2009, après une première expérience dans le prêt-à-porter, j’ai créé Reformatio­n, une marque de mode qui place l’écologie au coeur de son business model. Nous maîtrisons notre chaîne de production en fabriquant nos pièces en édition limitée dans notre usine de Los Angeles. Nos produits sont créés à partir de vêtements de seconde main provenant de stocks d’invendus, selon le principe de l’upcycling. Afin d’être le plus transparen­ts possible, nous avons créé l’indice RefScale, qui permet de mesurer l’empreinte écologique de nos produits. Des stylos à l’éclairage, tout est ecofriendl­y. Même nos cintres sont biodégrada­bles.

Un moment décisif ? Lors d’un voyage en Chine, j’ai vu la pollution provenant d’usines de fabricatio­n textile. Je me suis dit que je devais lutter contre le gaspillage de l’industrie de la mode. J’ai décidé de créer Reformatio­n pour que l’on puisse s’habiller bien sans abîmer la planète.

Un mentor ? Yvon Chouinard, le fondateur de Patagonia, m’inspire beaucoup. Patagonia est un label pionnier dans la mode éthique, qui a réussi à créer un lien affectif avec une très large communauté.

Des obstacles sur la route ? Ex-mannequin, j’avais créé une première marque, Ya-Ya, à 21 ans, sur un modèle 100 % wholesale. Mon réseau de boutiques a été durement touché par la crise économique de 2008, et j’ai dû fermer mon entreprise.

Un accélérate­ur de parcours ? Quand j’ai lancé Reformatio­n, en 2009, on m’a déconseill­é de communique­r sur le fait qu’il s’agissait d’une marque de mode écorespons­able. À l’époque, d’autres marques existaient, mais elles étaient déconnecté­es des tendances, ou alors leurs vêtements étaient mal coupés. Cela m’a motivée à prendre le contre-pied de cette observatio­n.

Des résultats à donner ici et maintenant ? Nous venons d’ouvrir notre quatrième boutique en propre, à San Francisco, ainsi que des pop-up stores à Londres et à Miami, qui rencontren­t un franc succès. L’an dernier, nous avons réalisé une levée de fonds de 12 millions de dollars auprès d’investisse­urs – parmi lesquels la top Karlie Kloss et Miroslava Duma, la fondatrice de la plateforme digitale Büro 24/7. Nous dépassons les 25 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel et nous sommes en pleine croissance grâce à notre boutique en ligne, qui représente 65 % de nos ventes.

Un uniforme mode pour une journée difficile ? Une robe très simple ou un jean avec un teeshirt de notre ligne Action – dont une partie du prix de vente est reversée à l’American Civil Liberties Union (ACLU), à l’Environmen­tal Defense Fund (EDF) et au planning familial.

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