Madame Figaro

ÉDITO/« Passion française », par Kamel Mennour.

- PAR KAMEL MENNOUR, GALERISTE / ILLUSTRATI­ON MARC-ANTOINE COULON www.kamelmenno­ur.com

EEt si l’on en finissait avec le French bashing ? Pas demain ou aprèsdemai­n, mais tout de suite, à la minute. Car il y a urgence. Si l’on passait définitive­ment à autre chose ? Au French loving, par exemple. Ringarde, l’expression ? Trop « franchouil­larde » ? Moi, elle me plaît. Elle me parle. Elle raconte un peu mon histoire. Celle d’un gamin de banlieue d’origine modeste, légèrement basané, dont la mère éleva seule ses trois enfants. Et pourtant, malgré ce handicap de départ, la France m’a ouvert les bras. Tout n’a pas été simple. Ni facile. Il a fallu cravacher, faire sa place dans le monde des galeristes d’art contempora­in. Acquérir une légitimité, comme on dit, quand vous n’êtes pas dans le camp des bien-nés. Mais cette chance de pouvoir vivre ma passion, celle de défendre les artistes porteurs de rêve, je la dois à tous ceux qui m’ont entouré, soutenu, encouragé tout au long de mon parcours. Des histoires comme la mienne, il y en a des centaines. Il faut les raconter, les brandir comme un bien commun. Poursuivre inlassable­ment la défense de la spécificit­é française. Paris est une ruche de créateurs, dans tous les domaines, plus vivante, plus bourdonnan­te que bien d’autres capitales. Mode, gastronomi­e, musées, design, start-up. L’effervesce­nce est partout. Même à l’Élysée. Pourquoi ne pas être un peu optimiste ? Dans mon secteur d’activité, de nouvelles fondations d’art voient le jour, dirigées par des mécènes tels que François Pinault, Bernard Arnault ou Maja Hoffmann, ou encore la Fondation Lafayette, le château La Coste et quelques autres. French loving ? Yes, we can.

Passez le message.

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