Décryptage : simplexifiez-vous la vie.
LA COMPLEXITÉ, C’EST SÉDUISANT MAIS ÉPUISANT. LA SIMPLICITÉ, REPOSANT MAIS ENNUYEUX. ET S’IL EXISTAIT UNE TROISIÈME VOIE POUR RÉENCHANTER LE QUOTIDIEN SANS SE PRENDRE LA TÊTE ?
COMME 2,5 MILLIONS DE FEMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERFS, on a acheté « la Magie du rangement », de Marie Kondo (éd. Pocket), jeté la moitié de son appartement à la poubelle, désencombré son intérieur pour vider sa tête, épuré ses placards pour oublier le fouillis de son âme, remercié ses chaussures surnuméraires avant de leur dire adieu. On a détoxé(-xifié) tout ce qui pouvait l’être ; respiré-inspirésoufflé par chaque pore de son enveloppe charnelle ; fait du yoga de l’aube au crépuscule, dans les airs, sous l’eau et même dans le métro ; médité jusqu’à s’engourdir les rotules et « bonzifier » ses neurones. On a repris goût à la cuisine grâce à « Simplissime, le livre de recettes le plus facile au monde » (éd. Hachette Pratique), dégraissé, délactosé, dégluténisé ses menus avec Angèle (laguinguettedangele.com) pour alléger sa digestion, passé une heure à travailler son makeupnomakeup. Et maintenant ?
DU BIEN-ÊTRE AU MIEUX VIVRE
« Et maintenant, on va continuer, estime Pierre Bisseuil, de l’agence de tendances Peclers. Car le courant essentialiste, né il y a cinq ans face à la complexité et à l’accélération du monde moderne, est une tendance de fond. On a plus que jamais besoin de ralentir, de lâcher prise, de minimalisme, de transparence, de retour à la nature, mais on va franchir une étape supplémentaire et passer du bien-être au mieux-vivre. Ce qui implique plus de profondeur, de performance, de nuances, voire d’aspérités. Bref, de simplexité. Une forme de simplicité enrichie, augmentée, à valeur ajoutée… Avec plus de culture, plus d’éthique, de spiritualité, de responsabilité sociale, mais aussi d’originalité ». Une forme d’écosnobisme ?