Madame Figaro

CULTURE/madame

- PAR VALERY DE BUCHET

Ciné, musique, expo, danse...

La star de l’art contempora­in Olafur Eliasson décline un concentré de son univers à l’Espace Muraille de Genève, galerie des collection­neurs Caroline et Éric Freymond, qui possèdent une quarantain­e de ses pièces. On doit à l’artiste dano-islandais de 50 ans des mirages arty dans les plus grands musées du monde – un champ

de lave au musée d’Art moderne de Paris (2002), des aurores boréales à la Tate Modern (2003), des arcs-en-ciel au ARoS Aarhus Kunstmuseu­m (2011), un péristyle pérenne en jeu de miroirs à la Fondation Vuitton (2014), une alerte au réchauffem­ent de la planète via une « Ice Watch » de douze blocs de glacier groenlanda­is, place du Panthéon, à Paris (2015) ou, dernièreme­nt, une incroyable cascade sur le Grand Canal au château de Versailles.

À Genève, pour ce parcours initié par la conseillèr­e Laurence Dreyfus, l’échelle est mesurée, la démonstrat­ion intime et l’effet magistral.

« Madame Figaro ». – Comment avez-vous conçu cette exposition ? Olafur Eliasson. – Autour de la façon dont nous regardons les objets. Ils ne sont pas seulement ce que l’on en voit au premier abord, la perception de la réalité n’est pas toujours la bonne, ce qu’illustrent les jeux d’optique. Il s’agit de définir comment nous parlons du monde. De devenir producteur de notre réalité plutôt que d’en être consommate­ur ou victime.

D’où vient votre travail si particulie­r sur la lumière ?

Quand j’étais petit, au début des années 1970 en Islande, il y avait régulièrem­ent des coupures d’électricit­é après le dîner. Nous nous mettions alors à la fenêtre pour regarder la lumière bleutée naturelle qui entourait la ville. Un moment magique… Paradoxale­ment, l’électricit­é rendait invisible cette qualité de lumière si fine. Quels sont vos projets ?

Une exposition, dans quinze jours, à la Marciano Art Foundation, à Los Angeles, puis une autre au Red Brick Art Museum de Pékin. Je viens d’autre part d’installer un studio près du port de Reykjavik et je projette d’ouvrir un restaurant de poisson dans la ville. Vous savez, mon père était cuisinier sur un bateau de pêche. Ma soeur est chef également (NDLR : Victoria Eliasdótti­r dirige le célèbre Dóttir, à Berlin). Et la cuisine de mon atelier berlinois va sans doute aussi devenir un restaurant…

Objets définis par l’activité,

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Olafur Eliasson

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