Ma leçon de mode : Niels Schneider.
ACTEUR EXIGEANT, NIELS SCHNEIDER EST LA BEAUTÉ DU DIABLE INCARNÉE DANS UN AMOUR IMPOSSIBLE, DE CATHERINE CORSINI. IL NOUS PARLE DE SES MODÈLES MASCULINS ET DE SA PHILOSOPHIE DU STYLE.
Éphèbe blond chez Xavier Dolan, fils vengeur aux cheveux gominés dans Diamant noir, don Juan dans Dalida, Niels Schneider s’est offert une panoplie de rôles et d’allures très variés sur grand écran. Aujourd’hui, c’est le complet d’un bourgeois séduisant et cruel qu’il enfile dans Un amour
impossible, de Catherine Corsini. Il y joue un pervers narcissique qui, des années durant, aura sous son emprise une passionnée jusqu’au-boutiste (Virginie Efira). Un personnage très différent du gourou new age qu’il interprète dans la série d’Arte,
Ad vitam, mais le comédien francocanadien n’aime rien tant que surprendre. On le retrouvera ainsi prochainement dans Sympathie pour le
diable, dans lequel il sera le reporter de guerre Paul Marchand, aussi célèbre pour la qualité de ses récits que pour son accoutrement en terrain hostile, cigare au bec et chaussures en python aux pieds. Pour le rôle, il a sévèrement maigri, après avoir pris plusieurs kilos pour le prochain film de Justine Triet,
La Première Séance. « Je fais souvent le yoyo et j’adore changer de tête. C’est grâce au costume que je trouve vrai--
ment mes personnages », explique l’acteur et égérie Cartier, qui cite James Dean, Humphrey Bogart, Bob Dylan, River Phoenix et Kurt Cobain comme ses modèles masculins. « Je jouais de la guitare et j’ai eu une période grunge, avec chemises à carreaux et cheveux longs. C’était une phase. J’en ai eu plusieurs. Je me suis un peu cherché côté look. » Et aujourd’hui, s’est-il trouvé ?
LA MODE
« Je la conçois comme une manière de se définir. Je suis très attentif aux looks de mes personnages, car ils racontent quelque chose d’eux. Dans Diamant noir, on avait repris la coupe de cheveux lustrée des voyous des films américains. Pour Un amour impossible, comme on ne voulait pas figer les vêtements dans une période précise, on s’est inspirés d’icônes intemporelles : John Cassavetes, Jean-Louis Trintignant et Alain Delon. »
LA FÉMINITÉ
« Pour moi, chaque qualité physique ou humaine peut être féminine et masculine. Je suis donc bien incapable de vous dire, aujourd’hui en 2018, à quoi correspondent ces mots. Mais je peux vous dire ce que je trouve séduisant chez une femme : sa liberté, son humour, son intelligence, sa sensualité. »
L’ÉLÉGANCE
« C’est avoir la grâce en en faisant le moins possible. »
MON STYLE
« Changeant ! Mais le plus souvent décontracté, avec une petite touche d’ironie, une chemise hawaïenne par exemple. J’aime le décalage, pour ne pas me prendre trop au sérieux. »
MES ICÔNES
« Tilda Swinton : c’est de l’art contemporain. Chez les hommes, Marcello Mastroianni, Jean-Michel Basquiat, Pharrell Williams et Bill Murray. »
MES CRÉATEURS PRÉFÉRÉS
« J’aime beaucoup les nouvelles collections pour homme d’Isabel Marant, Dries Van Noten, Christophe Lemaire et Kris Van Assche. »
MES BASIQUES
« Un bomber, un pantalon cigarette et des chaussures Acne. »
CE QUI NE ME QUITTE JAMAIS
« Ma montre Cartier. C’est la seule chose que je mets tous les matins. »
MA PIÈCE CULTE
« Un long manteau vert Acne. J’adore aussi mon costume bleu Prada. »
CE QUE MA FEMME AIME
« Mes talents culinaires ? Il paraît qu’un homme qui cuisine est séduisant. »
LE FASHION FAUX PAS
« Les Crocs ! C’est rédhibitoire. »
CE QUI ME REND BEAU
« Mon amoureuse. »
« Un amour impossible », de Catherine Corsini. « Ad vitam », de Sébastien Mounier et Thomas Cailley, sur Arte, depuis le 8 novembre.